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Les caprices de la météo affectent la mirabelle de Lorraine

La dégradation des conditions climatiques à quelques jours du début de la récolte devrait amputer la production de 20 à 30%. Les producteurs restent cependant optimistes sur la qualité de leurs fruits.

Les tonnages de mirabelles de Lorraine jouent décidément au yo-yo. Après 5 000 t en 2003, 15 000 en 2004, 7 à 8 000 l’an dernier, ils devraient atteindre 12 000 t cette année, soit le bas de la fourchette de prévision compte tenu de fortes pluies très localisées en août. « 20 à 30% du verger ont été touchés. C’est catastrophique pour certains producteurs, mais globalement la situation n’est pas dramatique » assure Philippe Daniel, président de l’association Mirabelles de Lorraine et également de la coopérative Véga Fruits, qui représente une bonne part de la production régionale.

La faute en incombe aux conditions défavorables (printemps froid, été tardif puis canicule) que sont venues renforcer de fortes pluies à quelques jours du démarrage de la cueillette. Démarrée ces jours-ci avec deux semaines de retard, elle devrait s’étaler jusqu’à la fin septembre, avec des fruits vendus aux alentours de 3 euros le kilo. Un prix conforme aux tarifs moyens observés ces dernières années, et ce malgré « une propagande sur le prix élevé des fruits » poursuit M. Daniel. Répartie à 50% vers les industriels (pâtissiers, transformateurs, confituriers) et à 30% vers les fruits de bouche vendus au grand public, la production garde ce ratio quels que soient les tonnages pour pas désavantager les industriels. L’objectif est de garder le portefeuille de clients d’une année sur l’autre. Les 20% restants partent en distillerie, une activité très spéculative qui dépend essentiellement des prix.

Développement réussi du surgelé

Cette année, les mirabelles seront bien entendu jaunes, mais avec un léger fond vert dû à la sécheresse du mois de juillet, pour un calibre de 23-25 mm. De quoi assurer la conformité avec le cahier des charges Label Rouge et IGP qui s’applique à ce petit fruit de plus en plus transformé.

Au niveau du consommateur, la présence des barquettes se renforce, Véga Fruits ayant investi dans une deuxième machine cette année pour proposer un produit plus adapté aux GMS. Majoritairement tourné vers le vrac, ce circuit de distribution ne valorise pas vraiment les petits fruits et pose des problèmes de manipulation. Actuellement à 20%, le taux de mirabelles vendues sous barquette a été idéalement fixé à 30% par Véga fruits dans un avenir proche. Plus en amont, les investissements réalisés en 2003 dans une unité de surgélation se sont révélés judicieux. « Cela remplace une part de l’appertisé, et il y a un succès certain car le surgelé se développe. Avec le recul, nous nous en serions voulu de ne pas avoir suivi ce chemin» explique Philippe Daniel.

D’autres pistes sont explorées, comme la 4e gamme et les coupelles de fruits frais. Compte tenu des tonnages limités et des coûts engendrés par la récolte et le respect des cahiers des charges, le développement ne se fait pas à n’importe quel prix. La piste du baby-food un temps évoquée s’avère plutôt un cul-de-sac. « Dans ce domaine on se heurte au coût matière. Et nous ne sommes pas prêts à brader la mirabelle ».

Rédaction Réussir

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