Les cantines scolaires visées par le PNNS 2
Mi-mai, le ministre Xavier Bertrand se prononcera sur les prochaines mesures contenues dans le programme national nutrition santé 2. D'ici là une discussion est ouverte avec les différentes parties sur les propositions du professeur Serge Hercberg, vice-président du comité de pilotage stratégique, rendues publiques dans un rapport la semaine passée. Une des actions de ce rapport vise à «améliorer l'offre alimentaire dans les établissements scolaires».
Il s'agit d'aller plus loin que les simples recommandations transmises par circulaires. Serge Hercberg propose d'inscrire des normes en termes de composition des repas servis en restauration collective dans un texte réglementaire ayant force d'obligation. Basées sur les travaux du GPEMDA elles seraient validées par une commission d'experts de l'Afssa et présentées au comité de pilotage du PNNS. D'ores et déjà le rapport propose de modifier les recommandations du GPEMDA en stipulant « au moins deux portions de fruits et/ou légumes crus ou cuits seuls ou associés avec des féculents, à chaque repas et présence systématique de pain farine 80».
Pour les services de restauration qui s'engageraient à améliorer les repas avec une offre accrue en fruits et légumes, pain farine 80 mais aussi en aliments complets et poissons, Serge Hercberg propose une subvention à l'instar des aides Onilait attribuées dans le cadre du programme européen de résorption des excédents de lait.
Cotisation pour les SRC
Pour les enfants de petite section d'écoles maternelles, il est recommandé de distribuer des fruits (ou des petits légumes), une fois par semaine, pendant toute l'année, avec des séances pédagogiques de découverte du goût. Cette distribution pourrait être étendue à toutes les années de maternelle et de primaire pour les structures scolaires situées en zones d'éducation prioritaires (ZEP). Les étudiants souvent sous-consommateurs de fruits et légumes ne sont pas oubliés. Le rapport préconise d'instaurer pour les boursiers des coupons exclusifs (délivrés par le CROUS) permettant l'achat de 150 à 200g de fruits ou légumes de saison par jour, correspondant à un montant de 10 euros par mois.
Une des dispositions du rapport devrait plus particulièrement intéresser, pour ne pas dire inquiéter, les sociétés de restauration collective, concernées tout comme les IAA, par une cotisation annuelle obligatoire (de 0,1% du CA) visant à alimenter un fonds national de la promotion de la nutrition. Elles pourront en être exonérées de 50 à 75% si elles signent une charte d'engagement avec le PNNS.