Les bons résultats de Bongrain ne suffisent pas à rassurer les analystes
Le grand chantre des marques de spécialités fromagères a présenté vendredi de très bons résultats, qui n’ont pas ou peu enthousiasmé les analystes. Les chiffres sont pourtant flatteurs avec un chiffre d’affaires en hausse de 8% à 2,027 milliards d’euros pour le premier semestre 2004. Le résultat d’exploitation bondit lui de 28% à 61,2 milliards d’euros, tandis que le bénéfice net fait presque aussi bien avec une progression de 22,8% (à 27,7 M Eur). Malgré cela, le titre Bongrain perdait 1,3% à 51,80 euros lors de la première séance suivant la publication de ses résultats. Les déclarations de Bongrain ne sont pas étrangères à ce recul, puisque le groupe a souligné l’accroissement des coûts d’approvisionnement et le faible niveau de consommation alimentaire en France, pays qui représente la moitié du CA total. Bongrain a toutefois voulu pondérer cette annonce, les bonnes performances des PGC hors de l’hexagone et la bonne tenue de la plupart des activités de produits industriels compensant la faiblesse de la consommation intérieure. Les différentes intégrations dans le périmètre ont également contribué à la croissance des résultats, mais les analystes se sont surtout focalisés sur les prévisions de Bongrain, qui a indiqué que la base de comparaison serait moins favorable au deuxième semestre, notamment pour les activités réalisées hors de France. Très présent à l’étranger (Allemagne, Espagne, Etats-Unis, Amérique du Sud) et leader du fromage en France avec des marques comme Caprice des Dieux, Fol Epi, Saint Moret, Bresse Bleu ou Tartare, Bongrain prévoit un avenir rendu plus difficile par les tensions relatives aux prix de vente observés en France, et par les conséquences de la PAC sur le prix du lait. Malgré ces prévisions plutôt défavorables, le groupe laitier compte réussir pour 2004 son objectif de retour à une croissance régulière de son résultat d’exploitation. La prudence est cependant de mise chez les analystes, dont les objectifs de cours sont situés dans la très large fourchette de 50 à 58 euros.