Les biocarburants vont-ils concurrencer l’alimentaire ?
Une étude du service économie et statistique du ministère de l’Agriculture publiée hier estime qu’au moins 700 000 hectares de terres arables aujourd'hui utilisés pour les productions alimentaires seront nécessaires pour atteindre en 2010 les objectifs que s'est fixée la France en matière de biocarburants. Pour atteindre dans quatre ans l'objectif de 7% d'incorporation dans l'essence et le gazole, les biocarburants auront besoin d'environ 220 000 hectares de blé, de maïs et de betteraves à sucre, et de 1,8 million d'hectares pour le seul colza, selon le service statistique (SCEES) du ministère. Le département du ministère estime que cela conduira à augmenter « d'environ 1,1 million d'hectares les surfaces de colza énergétique » par rapport à 2006. L’enquête souligne que les superficies consacrées au colza à vocation énergétique ont pratiquement rejoint cette année les superficies consacrées à l’alimentaire, aux environs de 700000 hectares.
Cette superficie devra être prise sur les 17 millions d'hectares arables, dont 1,3 million en jachère, que compte la France. Or, pour le ministère, au maximum 430 000 hectares actuellement en jachère pourraient être mobilisés chaque année pour le colza énergétique car toutes ces surfaces ne sont pas aptes à la production de cette culture. Ce qui obligera à utiliser au moins 700 000 hectares actuellement destinés à des productions alimentaires. Les professionnels des grandes cultures font cependant observer qu’une bonne partie des surfaces, notammenty en blé et en maïs, sont destinées à l’exportation.