Les bio-plastiques surfent sur la vague écologique
Les fabricants de bio-plastiques ont confiance en l’avenir. D’après leurs prévisions, ces produits d’origine végétale vont capter 5 à 10 % de parts de marché d’ici à 2015 en Europe. Une progression fulgurante, car d’un niveau actuel de 120 0000 tonnes de capacité de production, les volumes commercialisés atteindraient entre 400 000 et 800 000 tonnes. Plusieurs atouts sont mis en avant par le Club Bio-plastiques, qui organisait hier une conférence de presse. Il s’agit de matériaux renouvelables et biodégradables, issus d’une matière première végétale (blé, maïs ou pommes de terre), et qui présentent des fonctionnalités équivalentes à celles de plastiques traditionnels.
Contrairement à leurs concurrents d’origine fossile, les bio-plastiques concourent à limiter les émissions de gaz à effet de serre. Les émissions de CO2 sont réduites de 30 % à 75 %. Autre avantage, le maintien de l’emploi. « Les bio-plastiques sont totalement compatibles avec les équipements industriels existants, ce qui assure une transition aisée à partir des plastiques traditionnels, a souligné le président du club Christophe Doukhi de Boissoudry. Aujourd’hui, l’industrie plastique subit une forte compétition des marchés asiatiques, notamment dans le domaine de la sacherie. Le recours à une matière première renouvelable d’origine agricole permet d’entretenir un tissu rural actif et de réduire la dépendance vis-à-vis des produits d’origine pétrolière. »
Le coût des bio-plastiques reste encore de 1,5 à 4 fois supérieur à celui des produits traditionnels. Mais, le recours aux biomatériaux et la formulation de compositions complexes pour de faibles tonnages alourdissent les frais. Les charges fixes (dont environ 30 % sont imputables à la R & D) ont une part importante dans le calcul du prix de revient.
Ecart de coût
En effet, les quantités produites restent encore faibles au regard du potentiel de développement. Il existe donc d’importantes réserves d’économie d’échelle. La compétitivité pourrait être atteinte avec une part de marché de 10 % pour les bio-plastiques.
Le Club Bio-plastiques réclame une fiscalité incitative. Ce coup de pouce pourrait prendre la forme d’une taxation de certains produits non renouvelables à fort impact environnemental, d’une taxation incitative ou d’une TVA à taux réduit. En juillet dernier, nos voisins belges ont par exemple créé une éco taxe de 3 euros par kilo sur les « sacs en plastique jetable destinés au transport de marchandises acquises ». Autre cheval de bataille, la lisibilité de l’offre. Les professionnels militent pour une politique de labellisation s’appuyant notamment sur le label déjà existant « compostable et biodégradable » selon la norme NF EN 13432.
En matière de R & D, les efforts visent en particulier à augmenter la part de végétal dans la composition totale des bio-plastiques, à toujours limiter l’impact environnemental, à améliorer et développer les caractéristiques techniques, et tout spécialement les propriétés barrière.