Les bêtes de concours remontent sur scène
A l’heure où l’industrie de la viande manque de marchandise, se profile une période de l’année où la demande est plus importante en produits festifs. Des concours de bovins de boucherie de haute qualité sont mis en place pour faire face à la forte consommation des ménages pour le week-end Pascal. Ces fêtes traditionnelles et ponctuelles que sont les concours offrent une belle vitrine d’animaux vivants, de conformation supérieure. En 2005, à la même période, on s’activait dans les exploitations, pour préparer les animaux dans l’espoir de l’attribution d’une plaque. Sur le territoire français, se sont plus de 5 000 animaux qui ont été présentés et vendus à des prix reflétant l’esprit des concours. Pour certains où la vente se déroule par le biais des enchères, les cours étaient même très élevés notamment à Saint Yrieix La Perche.
Les acteurs de la filière sont souvent fidèles au site en fonction de leurs besoins et des races qu’ils travaillent. Pour l’abattoir Charal, c’est à Lezay et Bressuire que les acheteurs se fourniront en races limousine et parthenaise. Elles offrent un grain de viande plus fin et un rendement plus important. Pour d’autres opérateurs, on notera une préférence pour les races charolaise ou blonde d’Aquitaine. En effet, ces animaux à gros gabarit donnent une possibilité importante de travail, car près de 70 % de l’animal peut être exploité et donner une part plus importante de bonne viande.
Faire sa promo
Tous les animaux présents sur les concours sont jugés par des représentants de la filière. Le travail des éleveurs est doublement récompensé, car à l’issue de ce concours, ils se voient remettre une plaque et une prime. Cette dernière se trouve être un bon outil de marketing pour l’acheteur qui cherchera à la valoriser sur son étal. Sur certains concours, il n’est pas rare de voir plusieurs bouchers traditionnels s’associer pour acquérir un animal primé et ainsi proposer à leurs clientèles un produit de haute valeur. Les plaques sont de bons moyens de communication. En effet, on trouve de plus en plus dans la presse écrite des encarts publicitaires mettant en évidence l’éleveur, l’acheteur, la plaque et le nom du magasin où l’animal sera distribué. C’est ainsi que l’entreprise SVA en fait la promotion pour les magasins Intermarché. Pour valoriser tous ces concours dynamisant les zones d’élevages, la FNCAB (Fédération Nationale des Concours d’Animaux de Boucherie) les répertorie dans un calendrier et en fait leur promotion tout au long de l’année. Mais certains n’y ont pas accès car le cahier des charges est très lourd, notamment pour les petits concours locaux. La FNCAB élira son futur président en mai prochain, car depuis le décès de Monsieur Nicolas le poste est resté vacant.
Cette année, les représentants des concours ont mis l’accent sur la communication, afin de valoriser leur manifestation et d’inciter les éleveurs à se déplacer et même à attirer l’œil curieux du public. A Lezay, les ménagères seront invitées à proposer un plat cuisiné à base de viande de bœuf, à Bressuire un camion du CIV (Centre d’Information des Viandes) sera présent. Pour les 50 ans du concours de Saint Yrieix, un défilé de nuit de la race limousine est au programme, alors qu’à Tonnay Boutonne, le ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau est annoncé.
Sur l’ensemble de ces manifestations, on note un nombre plus important d’inscrits ce qui voudrait dire que les éleveurs mettent l’accent sur la qualité et portent un intérêt particulier au fait de valoriser leurs produits.