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Les Amap, une solution pour relancer la bio?

L’agriculture bio tarde à percer en France. Les associations de maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) se présentent comme une alternative à la distribution pour rapprocher le produit des consommateurs.

Les chiffres sont éloquents: 87% des Français estiment que la bio contribue à préserver l’environnement et 86% émettent des commentaires positifs à l’évocation des produits bio. Dans les esprits, le succès de l’agriculture biologique est total. Elle a même convaincu les pouvoirs publics d’apporter un soutien financier conséquent aux producteurs. La bio, c’est la culture agricole préférée des programmes de développement des conseils régionaux!

Pour autant, l’agriculture biologique ne parvient pas à prendre une part significative de l’agriculture française et de la consommation. Les surfaces exploitées par la bio ne représentent actuellement que 533 600 ha soit à peine 2,2 % du territoire agricole national. Dans certains secteurs comme le lait, la production bio est même excédentaire par rapport à la consommation. Conscients de ces faiblesses, les acteurs de la filière se creusent la tête pour encourager la consommation de leurs produits en créant leurs propres circuits: ventes aux cantines scolaires, création de marchés et de magasins spécialisés bio. 35% de la production bio est en effet vendue en magasins spécialisés.

Un circuit de vente alternatif

Nombre d’agriculteurs bio refusent en effet de vendre leurs produits en grandes surfaces. Seuls 45 % de la production bio le sont. Jean-René Pitrou, qui cultive 9 hectares de pommiers et fabrique cidre, pommeau et calvados à Fierville Bray (Calvados), est de ceux-là. « Nous refusons d’être dans une pure logique de rentabilité. Si nous sommes en bio, ce n’est pas pour vendre notre production en grande surface» revendique-t-il. Comme 30% des agriculteurs bio, il réalise une partie de son chiffre d’affaires grâce à la vente directe et aux marchés (ils sont 13 % a y réaliser la totalité de leur vente).

La solution préconisée par nombre d’entre eux, ce sont les AMAP, associations pour le maintien d’une agriculture paysanne. « Les AMAP sont récemment apparues en France», explique Guillaume Fernagan, initiateurs de la création d’AMAP en Basse-Normandie (son salaire est financé à 75% par les pouvoirs publics, Europe et région). Ce sont de petites associations d’une vingtaine de consommateurs qui s’engagent à verser mensuellement une somme forfaitaire à un maraîcher bio, qui, en échange, leur fournit régulièrement des paniers de produits (souvent des légumes), a détaillé l’animateur au cours d’une présentation à la presse la semaine dernière.

« Ce système présente l’avantage d’éviter les intermédiaires, ce qui crée un lien entre les agriculteurs et les consommateurs et permet à ces derniers d’acheter au meilleur prix. Il facilite en outre la gestion pour l’agriculteur de son budget», déclare-t-il. Les AMAP se développent grâce au bouche à oreille et à la presse locale et connaissent un véritable succès. Créées en 2001, elles sont déjà 200. Signe de leur dynamisme, les trois quart ont moins de deux ans. Par leur biais ce sont plus de 20 000 personnes qui reçoivent des produits issus de l’agriculture biologique.

Rédaction Réussir

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