Aller au contenu principal

Les agriculteurs répondent non à 70%

Les sondages le laissaient présager depuis quelques semaines. Malgré les appels de Jacques Chirac à son électorat de prédilection, les agriculteurs se sont massivement prononcés pour le non, dimanche. Treize ans après le refus du traité de Maastricht (à 62,2%), le monde paysan a rejeté de manière encore plus nette le traité constitutionnel européen. Selon un sondage Ipsos en sortie des urnes, les agriculteurs se sont déplacés en force (72% de votants) pour voter non à 70%. Le chiffre, sans appel, se situe à peine en dessous du non social des ouvriers (79%) et des chômeurs (71%) et juste au-dessus du non des employés (67%).

Ce non agricole contestataire conclut une période d’agitation importante (la semaine passée a été marquée en particulier par la colère des ostréiculteurs et des viticulteurs). Sentant le mauvais coup venir, Jacques Chirac s’était adressé dans la presse agricole, il y a quinze jours, pour leur rappeler la prochaine loi d’orientation. «J ’ai confiance en vous» leur avait-il dit, prévenant qu’il était « illusoire et irresponsable» de croire qu’un non pourrait remettre en cause les évolutions les plus récentes de la PAC, notamment la réforme de 2003. Malgré l’engagement personnel entre autres de Jean-Michel Lemétayer, Luc Guyau et de Philippe Mangin en faveur du oui, les agriculteurs n’ont pas écouté la voix présidentielle. Et aux lendemains des résultats, chacun y va de son explication. « Si le non fait un tel score chez les paysans, c’est que la PAC est à revoir de fond en comble» a estimé hier Jean-Emile Sanchez, un des porte-parole de la Confédération paysanne, qui en a profité pour demander au gouvernement de «changer la copie» de la loi d’orientation.

Même son de cloche du côté de la Coordination rurale qui estime que « les paysans, profondément européens, ont massivement voté non, avec sagesse et gravité». Le président de la FNSEA n’en a pas tiré de leçons aussi radicales, estimant que « les paysans n’ont pas voté contre l’Europe, mais contre la suradministration, les contrôles intempestifs et le manque de lisibilité quant à l’avenir de leur métier». En marge du conseil agricole, Dominique Bussereau a affirmé pour sa part que la PAC n’était « pas remise en cause par ce qui s’est passé hier dans notre pays».

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Les prix des œufs arrêtent leur progression en Europe avant les fêtes

L’évolution des prix des œufs français, au 12 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio