Les accouveurs de palmipèdes pénalisés
La fermeture du marché égyptien pour cause d'influenza aviaire porte un préjudice considérable aux accouveurs de canard, mentionne Jean Rosier, qui est l'ancien directeur commercial du couvoir spécialisé Moulin Brûlé (repris par Grimaud). Dans ce pays, qui a interdit les basses-cours dans les zones urbaines pour protéger les habitants, se pratique traditionnellement l'élevage de canettes d'espèce Mulard (utilisée en France pour le foie gras). «L'Egypte est le seul pays arabe qui a la culture canard», résume l'ancien directeur commercial. La France y exporte chaque année plus de 5 millions de canetons femelles d'un jour à destination de l'élevage traditionnel, indique-t-il.
Par ailleurs, les producteurs de caneton d'espèce Pékin ont perdu leur débouché d'Allemagne où la consommation s'est effondrée.
Enfin, la crise est une catastrophe pour les accouveurs d'oies d'un jour, mentionne le responsable professionnel. Une dizaine de faiseurs produisent 1,6 à 1,7 million d'oies d'un jour, dont un million pour la production d'oies à rôtir et 60 000 à 70 000 pour le gavage. Leur production d'oies à rôtir, exportée à 80 %, n'a pratiquement plus de débouchés. Les deux branches subissent l'arrêt des ventes de volailles démarrées pour les basses-cours des particuliers, dont la principale saison va de la fin mars à début juin. De surcroît, l'élevage des oies reproductrices se fait en extérieur et se prête mal à l'enfermement. Certaines de ces entreprises, en majorité indépendantes, risquent de cesser leur activité.