Les abattoirs des GMS ont du souffle
Avec 20 104 608 porcs abattus en 2005, Uniporc Ouest enregistre un léger repli de son activité. La baisse de 1,1 % par rapport à l'année précédente est ramenée à 0,4 % à nombre de jours égal. D'après les chiffres transmis par le SNCP, une certaine stabilité apparaît en Bretagne (-0,4 %). Les autres régions connaissent des fortunes diverses. En Poitou-Charentes (+3,34 %), région Centre (+2,98 %), les volumes sont en hausse. Ils sont en diminution dans les Pays de la Loire (-4,05 %), en Normandie (-5,22 %) et dans le Nord (-1,89 %).
Côté entreprises, le dynamisme des outils intégrés dans un groupe de distribution se confirme. Kerméné (Leclerc) et Gâtines Viandes (Intermarché) tirent leur épingle du jeu.
« Sur cinq ans, leur progression est énorme», estime Claude Guillesser, coprésident de l'Union bretonne des abattoirs de porcs (Ubap). Si le premier a augmenté son activité d'environ un quart depuis l'année 2000, le second l'a pratiquement multipliée par deux. « Leur capacité de croissance est liée à celle du réseau de distribution. Pour les autres abattoirs, livrés au combat quotidien du commerce, c'est plus compliqué », juge-t-il.
Cooperl, le rouleau compresseur
Toujours en Bretagne, Loudéac Viandes réalise une percée, avec +152 %. « L'outil des abattoirs Bernard ne trouvait plus assez de coches. Des travaux ont été réalisés. Il y avait obligation de le remplir», commente-t-il. Pour ce qui est des perdants, on trouve Europig (-13,3 %), Socopa (-1,53 %), Bigard (-2,18 %). « Cooperl reste un rouleau compresseur. Sa progression tous les ans est de l'ordre de 3 000 à 4 000 porcs hebdomadaires ».
Pour la nouvelle année, le coprésident de l'Ubap, qui est aussi directeur de la branche porc chez Bigard, formule un vœu. « Je souhaite une restructuration rapide au sein de la filière. Nos concurrents européens sont un ou deux par pays. En France, on est encore à dix. La concentration est inévitable, vu la dureté du marché ». Même message au SNCP : « l'abattage-découpe, maillon faible de la filière porcine en 2005, a traversé une année particulièrement difficile et le manque de marge aigu fragilise encore un peu plus les entreprises. Afin de conforter son poids et de rééquilibrer les forces face à la production d'une part et la transformation, distribution de l'autre, il faudra bien accepter de nouer des alliances en 2006 ».
Pour en revenir aux chiffres d'Uniporc, l'évolution des abattages est notamment due aux truies de réforme. « La baisse est liée, pour une petite part, aux exportations en vif à l'étranger, mais, surtout, à la décapitalisation dans les élevages, à cause de contraintes environnementales épouvantables,estime Paul Pommeret, directeur d'Uniporc Ouest. Malgré cela, il y a plus de porcelets, grâce à une maîtrise sanitaire excellente ».