Les abattages de porcs se sont stabilisés
Avec 20 125 159 porcs abattus en 2006, le grand Ouest connaît une stabilisation de son activité (+0,1 %), d’après les chiffres diffusés par le Syndicat national du commerce du porc (SNCP). En parallèle, le poids moyen des carcasses continue d’augmenter, à 91,4 kg (contre 90,9 kg en 2005). Cela conduit à une très légère hausse de 0,6 % des tonnages, selon Uniporc Ouest. La Bretagne accroît sa position dominante, à près de 14 millions de porcs abattus (+0,86 %). Mais, le principal fait marquant est le plongeon de la région Nord (-10,52 %). Trois abattoirs ont mis la clé sous la porte dans toute la zone Uniporc Ouest. Les velléités de restructuration entre gros opérateurs ont toutefois avorté.
« La stabilisation des abattages constitue une bonne nouvelle, après les baisses des dernières années », souligne Pascal Le Duot, sous-directeur d’Uniporc Ouest, l’organisation régionale spécialisée dans la pesée et la classification. Selon lui, l’explication vient de l’augmentation de la prolificité des truies.
Les exportations d’animaux vifs ont été du même ordre que l’année précédente.
D’un point de vue géographique, seuls le Nord (-10,52 %) et les Pays de la Loire (-2,27 %) enregistrent une baisse d’activité. La Normandie (+1,67 %), le Centre (+1,49 %), Poitou Charente (+1,03 %) et la Bretagne (+0,86 %) sont en hausse. Une restructuration est intervenue dans la zone Nord Pas-de-Calais Picardie, avec la fermeture de Porcinord au Nouvion-en-Thiérache. Les expéditions de porcs vivants vers la Belgique s’y multiplient, signe d’un bras de fer sur les prix entre éleveurs et abatteurs. Deux autres établissements, Charente Porc à Angoulême et Sonorab en Haute-Normandie, ont cessé leur activité. Cela ramène le total d’abattoirs à 29 dans la zone Uniporc.
Le SNCP tire un bilan mitigé de 2006, avec « un premier semestre difficile et une fin d’année mieux orientée ». De 1,462 euro par kilo (54 TVM) le 29 août, le prix du porc est tombé à 1,007 (54 TVM) les 11 et 14 décembre. Cette chute des cours a donné un peu d’air aux abatteurs. « On a trop tardé à mettre en place une nouvelle équation de classement,juge Claude Guillesser, coprésident de l’Union bretonne des abattoirs de porcs (Ubap). Elle est intervenue avec un an de retard, le 18 décembre. Une réunion entre abatteurs est prévue à la fin du mois, pour faire le point sur la nouvelle grille de paiement. Le poids moyen des carcasses doit diminuer. Tel est l’enjeu de cette grille. »
Concernant l’activité des entreprises, le dynamisme des outils intégrés dans un groupe de distribution ne se dément pas. Kerméné (Leclerc) et Gâtines Viandes (Intermarché) continuent de tirer leur épingle du jeu. « Une opportunité de restructuration du secteur s’est présentée l’an dernier, poursuit Claude Guillesser. Le projet Hermes a échoué. C’est une occasion ratée : le métier a besoin d’une réorganisation. De petits outils sont amenés à disparaître. Ils sont les plus vulnérables, en termes d’approvisionnement, de frais d’approche, de pression des clients. »