L'épidémie de langue bleue est partie pour durer
La fièvre catarrhale était l'invitée surprise de la 60e Foire de Châlons-en-Champagne, qui s'est achevée hier. « Je crains que la maladie s'installe pour longtemps », a déclaré vendredi Olivier Lapôtre, directeur des services vétérinaires de la Marne, lors d'une réunion des sections ovines interprofessionnelles du nord-est (Asori). La question est de savoir si le vecteur de la langue bleue, un moucheron piqueur, passera l'hiver. « En Corse, la population s'est maintenue,a-t-il rappelé. L'insecte meurt à basse température. Mais il peut s'abriter dans les étables toute la saison froide. Je suis donc assez réservé sur ses chances de disparaître ».
Trois cas pour l’instant
Dominique Bussereau, a confirmé samedi, depuis la Nouvelle-Calédonie, qu'il y avait « pour l'instant, trois cas avérés et des suspicions à l'étude ». Les cas sont dans des zones à proximité de ceux existants en Belgique, puisqu'il y en a deux dans les Ardennes et un dans le Nord. Deux suspicions concernent un élevage de Seine-Maritime ayant importé des bovins depuis la zone belge actuellement infectée. « Il n'y a pas de conséquences économiques particulières, puisque seul un pays, l'Algérie, a interrompu ses achats de viande», a ajouté le ministre.
« La souche virale responsable de la maladie a pour l'instant des conséquences sanitaires très faibles,a souligné Olivier Lapôtre. Mais, la réglementation internationale ne fait aucune distinction pour les échanges commerciaux. C'est le problème majeur de l'épidémie actuelle». Selon lui, un pays comme l'Italie ne prendra pas le risque de commercer avec les zones infestées.
La lutte contre la maladie repose sur la désinsectisation et le bouclage des zones infestées. « Le signal pour l'abattage sera-t-il donné un jour ?, s'est interrogé le vétérinaire. On ne voit pas le gain d'une telle mesure pour le moment ».