L’enseigne Netto voit plus large et plus grand
Fini le « hard », et place au « soft » discount pour Netto. L’enseigne des Mousquetaires subit bien plus qu’un simple toilettage sémantique, avec une modification en profondeur de son modèle économique. Le chiffre d’affaires au mètre carré, en retard par rapport aux concurrents comme Aldi, Lidl ou Leader Price, a motivé il y a un an et demi un programme de refonte. Afin de rattraper ce décalage, et compte tenu d’une fréquentation de plus en plus forte de ce type de circuit de distribution, le Netto nouveau va se caractériser par une surface d’environ 1000 m 2 (contre 700 auparavant). Un premier Netto a basculé vers la nouvelle formule, à Macon (Saône et Loire). Près de la moitié du magasin est dorénavant consacrée au frais. Le nombre total de références passe de 2 000 à 4 000, et 60% de l’offre présente un dispositif inédit : la dégressivité des prix en fonction des volumes. À partir d’un certain nombre d’articles similaires achetés (généralement dès le deuxième), les clients bénéficient d’une réduction de l’ordre de 5 à 10% qui vient en déduction du montant final sur le ticket de caisse.
Le système de vente en lots fonctionne également pour le 3 e article, le 4 e, etc, sur le principe de « plus j’achète, moins c’est cher ». Après un rapide coup d’œil aux chariots des clients, l’opération semble être une réussite. Selon les termes employés par Intermarché, l’agencement est « plus agréable », une volonté d’attirer une nouvelle clientèle, et des couleurs noire et orange très présentes. « Jusqu’à maintenant, le développement du hard discount se faisait sur le premier décile en termes de revenus. Mais aujourd’hui, la croissance se fait notamment sur le deuxième décile de la population. La contrainte budgétaire va faire évoluer la clientèle»explique Frédéric Brézet, responsable d’enseigne Netto.
Doublement du parc d’ici 3 ans
L’offre en poisson et en fruits et légumes a été étendue, avec des ventes qui suivent. De manière transversale, la création d’une marque Netto est en chantier, et dans certains secteurs (alimentation infantile par exemple), quelques marques nationales ont été introduites. Grâce à leur présence, de nouveaux clients ont fait leur apparition et profitent de la largeur de l’offre disponible. Equipé d’une boulangerie, le magasin de Mâcon propose son pain et ses viennoiseries. En cas de succès, l’espace réservé aux produits boulangers sera généralisé au niveau national. Aujourd’hui, Netto pèse 1% des ventes de la GMS en France et 10% du hard discount. Engagé dans un plan de modernisation et de dépoussiérage de ses enseignes, Intermarché veut faire passer les Netto de 400 à 800 unités d’ici 3 ans. A Mâcon, les premières semaines d’exploitation du nouveau magasin se sont soldées par des ventes quasiment doublées et les visites de candidats au basculement se succèdent. Lilian Etienne, chef de projet nouveau concept tempère l’enthousiasme actuel et préfère laisser passer l’été avant de tirer le bilan final en octobre. Pour donner le coup d’envoi (ou non) du déploiement national.