L’élevage tremble
La filière laitière n’avait pas besoin de cela. La publication d’un avis scientifique évoquant un risque pour l’homme du lait et les produits laitiers provenant de troupeaux atteints de la tremblante classique fait peser un réel risque pour la consommation des laits de brebis et de chèvres en général. Précisément l’un des segments les mieux orientés du moment, et qui bénéficient de campagnes de communication efficaces. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le risque pour l’homme n’est pas avéré. L’EFSA, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, estime même que « ces conclusions ont des implications pour la santé des animaux plutôt que pour la santé humaine, car la tremblante classique est une maladie animale et il n’a pas été démontré qu’elle puisse affecter l’homme ». Il n’empêche que les filières vont vite en subir les conséquences, puisque le gouvernement a décidé d’exclure de la consommation les laits et produits laitiers issus des troupeaux suspects ou atteints de tremblante. Voilà qui n’est pas de nature à regonfler le moral des éleveurs, notamment laitiers, qui ont protesté vendredi dans toute la France pour la défense de leur pouvoir d’achat. Le malaise est réel. Face à une mobilisation assez remarquable, Michel Barnier, s’est engagé à la mise en place d’un « plan d’urgence pour l’agriculture » dès le 12 novembre, dans le cadre de la conférence sur les revenus des agriculteurs. « Ce plan apportera des réponses concrètes et rapides aux difficultés actuelles par des allégements de charges financières et sociales et des mesures exceptionnelles pour les éleveurs ovins », a expliqué le ministre. Elles sont d’ores et déjà très attendues.