L'élevage bovin tourné vers la prévention sanitaire
C'est un tournant dans l'action sanitaire en élevage. Une vaste démarche de prévention est mise en place cette année dans le secteur bovin. Elle s'inscrit dans une politique de « maîtrise volontaire des risques », présentée hier à la presse par la Fédération nationale des groupements de défense sanitaire (FNGDS), le Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL) et la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV). Les deux priorités sont la bonne utilisation du médicament vétérinaire et la prévention des pathologies en élevage. Il s'agit de sécuriser au mieux les pratiques vis-à-vis des consommateurs tout en améliorant le revenu des éleveurs. Comme le dit l'adage, mieux vaut prévenir que guérir. Le gain économique viendra « en diminuant le coût des maladies, par des mesures sanitaires et médicales adaptées à chaque élevage, et en améliorant la rentabilité du recours au médicament », a expliqué Jean-Jacques Rosaye, président de la FNGDS.
Concrètement, les éleveurs de bovins se voient proposer une formation et un bilan sanitaire volontaire. Ce dernier est confié au vétérinaire qui suit régulièrement le troupeau. Le but est de sécuriser l'utilisation des médicaments, de fixer la priorité sanitaire de l'élevage et les mesures de prévention à appliquer. Par ce biais, le vétérinaire peut orienter les stratégies de traitement contre les pathologies courantes rencontrées dans le troupeau. Le bilan s'appuie notamment sur les enregistrements dans le carnet sanitaire et un examen de l'état du cheptel. Afin de sécuriser le médicament, le vétérinaire et l'éleveur examinent différents points, comme les modalités de stockage et la gestion des périmés, le classement des ordonnances, l'entretien des matériels de traitement, le respect de la prescription et des délais d'attente, les modalités de repérage des animaux traités.
« L’éleveur, infirmier de son élevage »
« L'éleveur, infirmier de son élevage » est le titre de la formation assurée par les GDS. Elle comporte des modules consacrés à l'examen d'un bovin malade et à la bonne utilisation du médicament vétérinaire. Deux demi-journées sont prévues, en salle et en élevage. « La formation vise à mieux encadrer la relation entre l'éleveur et son vétérinaire », a souligné Christophe Brard, président de la SNGTV.
Ce nouveau dispositif intervient en pleine régression des maladies bovines réputées contagieuses. Pour la FNGDS, le SNVEL et la SNGTV, il sera conforté par la mise en œuvre du prochain décret relatif à la prescription et la délivrance du médicament vétérinaire.