L'élagage continue pour Unilever
Le vaste mouvement de recentrage sur les 400 marques phares du groupe anglo-néerlandais n'est pas encore fini. Engagé dans son plan « Path to growth », Unilever n'est pas vraiment en ligne avec ses objectifs depuis le début de l'année : le fabricant de nombreux produits alimentaires (Boursin, Lipton, Magnum) a enregistré au premier trimestre une décevante hausse des ventes à +2,9 %, puis 3 % au second trimestre. L'élagage du portefeuille de marques s'est poursuivi cet été avec la vente de la division surgelés en Espagne, cédée à Bonduelle. Plus récemment, c'est un pan important de l'activité surgelés d'Unilever (Autriche, Belgique, France, Allemagne, Irlande, Royaume-Uni, Hollande, Portugal) qui a été cédé au fonds d'investissements Permira pour 1,7 Md Eur. Malgré ce recentrage et la restructuration perpétuelle, Unilever n'a pas encore retrouvé la vigueur en bourse qui était la sienne au début du millénaire. Son directeur général Patrick Cescau ne désespère cependant pas d'atteindre les objectifs du « chemin vers la croissance », semé d'embûches comme la hausse des prix des matières premières. Le groupe a une vision optimiste à l'horizon 2010, avec une croissance organique des ventes attendue à +3 à 5 % et une marge opérationnelle supérieure à 15 %, après des ventes en stagnation (2004) puis en léger décollage (+3,1% en 2005). En juin, le directeur général a annoncé qu'Unilever devrait connaître une accélération de son développement dans les années à venir pour permettre « une politique de croissance externe plus volontariste », signe que la réorganisation d'envergure touche à sa fin. « Nous sommes en train de passer d'un groupe avec une croissance (annuelle) de 3 % à un groupe avec une croissance de 4 à 5 % », a souligné Patrick Cescau, évoquant un groupe « plus agressif» pour effectuer des acquisitions, avant de préciser qu'Unilever, numéro trois du secteur derrière l'américain Procter & Gamble et le suisse Nestlé avait situé ses zones de prédilection dans les pays émergents.