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Légumes d’industrie : les Français s’inquiètent des distorsions

32 usines, 20 000 emplois directs, 950 000 t de légumes fournis par plus de 5 000 producteurs : la filière légumes d'industrie a rappelé hier son importance dans le contexte de réforme de l'OCM.

Pour la première fois, l'ensemble de la filière des légumes transformés s'est retrouvée hier à Paris. Lors de cette « journée des légumes en conserve et surgelés » se sont tenues l'assemblée générale de l'interprofession Unilet Union nationale interprofessionnelle des légumes transformés et celles du Cénaldi Comité économique national des légumes à destination industrielle et du groupe légumes de la Fiac Fédération française des industries d'aliments conservés. Une image unie malgré un contexte de marché en demi-teinte. Après trois années de baisse continue de la production, les surfaces emblavées en légumes d'industrie ont connu une légère reprise l'an passé avec 68 500 ha semés, grâce notamment au dynamisme de la région Sud-Ouest. Mais face aux alternances climatiques importantes, la production s'est révélée décevante par rapport aux prévisions.

Avec 335 400 t, malgré des volumes livrés en croissance de 2%, la production de haricots verts et beurre d'industrie s'est affichée en retrait par rapport à 2005. En pois, les volumes livrés en hausse de 8% (vs 2005) se sont révélés inférieurs aux attentes des entreprises. Les surfaces emblavées en flageolets ont quant à elles atteint leur plus bas niveau jamais observé depuis 1980, et le volume livré recule de 17% par rapport à l'an passé.

L’article 51, quel pastis !

Côté consommation, le bilan 2006 est également mitigé. Le marché des conserves de légumes recule de 2,5% en volume et grâce à une bonne tenue des prix liée en partie au recul du hard discount, le chiffre d'affaires ne régresse que de 1,5% à 840 millions d'euros. Sur la technologie du surgelé, la progression des dernières années tend à se tasser. En 2006, le marché des légumes surgelés a crû de 2,5% en volume et en valeur. « La production de conserve de légumes est à son plus bas niveau depuis 2001 et ça touche tous les légumes. Ce qui est paradoxal par rapport aux recommandations du PNNS », s'est hier inquiété Pierre Sifflet, président du groupe légumes de la Fiac. Autre sujet d'inquiétude partagé par la filière : l'évolution de l'organisation commune du marché des fruits et légumes discutée lundi prochain à Bruxelles.

Producteurs et transformateurs s'entendent pour dire que la décision d'attribuer ou non des DPU aux producteurs de légumes ne doit pas incomber aux seuls Etats membres (ce que propose la Commission en modifiant l'article 51). « Pour l'ensemble des états membres concernés, l'article 51 doit être soit maintenu, soit supprimé : il ne doit pas y avoir de demi-mesure », estime Alain Morice, président du Cénaldi qui évalue l'absence de DPU à une distorsion de concurrence jusqu'à 20% du chiffre d’affaires des cultures stratégiques du secteur. Pierre Sifflet prône pour sa part pour une abrogation de l'article 51 accompagné d'aides pour les producteurs.

Par ailleurs l'ensemble de la filière s'interroge sur le sort réservé aux protections des cultures. «Si le retrait du marché de certaines matières actives n'est pas contestable, il n'est cependant pas acceptable qu'un traitement sans discernement, de ce dossier, conduise à l'impossibilité de couvrir les principaux risques phytosanitaires de nos cultures», s'alarme Alain Morice qualifiant cette attitude de « suicidaire ».

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