Aller au contenu principal

Leclerc va-t-il baisser les armes ?

« Le message à mes équipes : il faut démarrer toute négociation par goûter un produit, caresser une innovation, faire du commerce. Après on trouvera un chemin », déclarait Vincent Mignot, directeur général d'Auchan, le 7 octobre lors de la conférence LSA, grand-messe annuelle marquant officieusement le lancement des négociations commerciales. Un bon début, mais encore faut-il que les négo-ciations ne se clôturent pas sur la seule bataille des prix. « On n'est pas dans le monde des Bisounours. On sort de la guerre des prix par le produit », lançait encore le patron de l'enseigne. La déclaration est louable. Cependant, qui niera que les acheteurs ont aussi pour mission d'obtenir le meilleur prix par rapport à leurs concurrents ? Et là, tous les regards se tournent vers Leclerc. Ce dernier ne semble pas vraiment vouloir baisser les armes. Pire, la récente jurisprudence et l'attitude des ministres en faveur d'une condamnation des pratiques abusives n'ont fait qu'attiser sa colère voire son arrogance. Michel-Édouard Leclerc n'a apprécié ni le discours d'Emmanuel Macron ni celui de Bruno Lasserre. Bénéficiant de l'avantage de conclure la conférence, le distributeur en a profité pour cracher son venin contre ceux qui voudraient se mêler de ses affaires : « que l'État s'invite dans les négociations, c'est unique au monde, aucun ministre de l'Économie ne le fait, il y a quelque chose de pourri dans l'économie française déjà sur le fil du rasoir ». Pour autant, derrière le discours de façade, l'arrêt de la cour d'appel de juillet contre le Galec, les actions violentes des éleveurs tout l'été dans les magasins, ou à l'inverse, l'amélioration de certains indicateurs de l'économie française permettront-ils d'infléchir la pression dans les box de négociation ? Pas sûre, d'autant plus que le recul des prix des matières agricoles pourrait inciter les acheteurs à réclamer des baisses de tarifs auprès de leurs fournisseurs. À moins que E.Leclerc, comme les autres enseignes, saisisse la main tendue par la filière agroalimentaire et décide enfin de redonner de la valeur à l'alimentation.

Les plus lus

Extrait de l'infographie : Viande et volaille, des filières en crise
L'infographie sur la crise des filières viande et volaille en France

La production a reculé ces quinze dernières années dans toutes les filières animales. Les habitudes de consommation évoluent,…

Camion de la Cooperl
La Cooperl donne un coup au financement du Marché du Porc Breton

La FRSEA Bretagne et la FRSEA Pays de la Loire accusent la Cooperl de mettre à mal l’ensemble des outils collectifs utilisés…

rayon charcuterie en supermarché avec consommatrices
Baisse des achats de viande et volaille : quelles catégories s’en sortent en 2023

Dans un rayon viande et volaille assez morose en 2023, plombé par l’inflation, le poulet affiche tout de même des progressions…

deux conteneurs, un peint du drapeau de l'union européenne, l'autre peint avec le drapeau chilien.
Accord de libre-échange UE Chili : ce que ça change pour les produits agricoles

Le Parlement européen a voté l’accord de libre-échange avec le Chili. Il est fortement redouté par la volaille

emballage alternatives végétales
La contre-attaque des alternatives végétales françaises

Si la filière viande s’est réjouie du décret interdisant steak et merguez végétaux, les entreprises françaises des…

carte de bretagne et cochon
Les 7 chiffres clés de la filière porcine bretonne

C’est dans la région Bretagne que l’activité de la filière porcine est la plus importante de France. Production,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 704€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio