L'eau d'Alet en cours de rachat
Après avoir revendu son activité laitière espagnole, en juin dernier, le groupe coopératif laitier toulousain 3A (Alliance agroalimentaire), continue de se défaire de ses filiales. C’est cette fois la Société des Eaux d’Alet (SEA), dont l’usine d’embouteillage d’eau minérale se trouve dans le village médiéval classé d’Alet-les-Bains (Aude), qui est mise en vente En 2003, 3A déclarait produire 48 millions de cols et réaliser 3,8 millions d’euros de chiffre d’affaires.. « Cela fait longtemps que 3A cherche un partenaire pour développer l’activité de cet atelier d’embouteillage,témoigne Jean-Jacques Bois, premier adjoint au maire d’Alet. Finalement, le groupe a décidé de vendre et deux acquéreurs se sont fait connaître ». Ainsi, le groupe Castel, dont l’activité « eaux minérales et de source » compte déjà des marques comme Vichy, Célestin, Cristalline ou St-Yorre, serait intéressé. Autre repreneur potentiel : Olivier Sadran, homme d’affaires toulousain, créateur de sociétés de restauration collective (Corest) et de catering (Catair), aujourd’hui p-dg de la filiale de catering aérien du groupe Compass, Eurest Inflight Services, dont il est aussi actionnaire.
La commune met par ailleurs une condition à la reprise de la source. L’actuel atelier d’embouteillage étant au centre du village, ce qui gène les riverains et limite les possibilités de développement, la municipalité a demandé au futur repreneur de reconstruire une usine aux normes, sur un terrain en périphérie du village, tout en restant sur son territoire.
Deux repreneurs sur les rangs
La création de ce nouvel outil de travail est également une condition posée par la municipalité pour pouvoir exploiter un deuxième forage, réalisé en 2000 à la demande des administrations qui voulaient « une eau mieux sécurisée » L’actuelle source est une émergence naturelle à ciel ouvert, non protégée des dangers de la pollution., mais qui n’a pas encore reçu d’autorisation pour son utilisation. « La source d’eau d’Alet a une capacité très importante qui peut atteindre des centaines de millions de bouteilles par an, poursuit Jean-Jacques Bois. Mais nous n’avons pas d’ambitions européennes ou mondiales pour cette production. Si l’usine atteint 100 millions de cols dans dix ans, ce sera déjà bien. Aujourd’hui, elle ne tourne qu’un jour ou deux par semaine et produit moins de 10 millions de bouteilles sur l’année, alors que son seuil de rentabilité est à 25 millions. Dans certaines enseignes de distribution, elle est à la limite du déréférencement. Nous souhaitons que le rachat se fasse au plus vite.»