Le weather market reprend ses droits
Période du 21 au 27 mars. Depuis notre dernière chronique, le marché a connu quelques jours de sensible baisse après la série de hausses notée précédemment. A partir de vendredi, la hausse s’est réinstallée, persistant jusqu’à ce mardi 27 mars. Cette baisse des cours pouvait être mise en partie sur les prises de bénéfices après les augmentations antérieures. Ont pu jouer aussi les craintes de voir les achats chinois se ralentir (ce qui n’est pas vraiment démontré pour le moment) ou encore les conditions météorologiques favorables aux Etats-Unis, laissant entrevoir de bons semis de printemps. Le prochain rapport de l’USDA, prévu vendredi, devrait confirmer des emblavements record de maïs outre-Atlantique. En ce qui concerne le marché européen et plus particulièrement français, l’inquiétude pouvait porter sur la perte compétitivité de l’euro et des affaires manquées sur le Bassin Méditerranéen qui en ont découlées.
Exportations et sécheresse soutiennent les prix
La différence entre les conjonctures mondiale et française, voire européenne, s’accentue avec, dans le premier cas, un marché du blé qui reste lourd des prévisions de production record et un stock de report abondant, mais répondant à une demande toujours très active. Le blé français, pour sa part, est actuellement très concurrencé par l’origine américaine (Nord et Sud) tandis que la Russie retrouve le chemin de l’exportation.
Cependant, sous l’effet d’une offre ralentie et des récentes annonces des divers observateurs sur les risques encourus par les cultures pour raisons climatiques, les cours repartent à la hausse. Orama (AGPB, AGPM, FOP) estime à 700 000 ha les surfaces en cultures d’hiver gravement touchées par le gel. Désormais, c’est la sécheresse qui menace. Ainsi, l’analyste Agritel prévoit-il une perte de 5 à 6 Mt de blé dans l’UE, principalement en France, en Allemagne et en Pologne. C’est donc un sérieux facteur de hausse dans les pays concernés.
Par ailleurs, malgré la perte de compétitivité de l’euro, Bruxelles a attribué, la semaine dernière, des certificats d’exportation pour 440 000 t, dont 229 000 t pour la France et les embarquements se poursuivent, maintenant une bonne activité des ventes en portuaire. La question qui se pose est désormais plus celle des disponibilités pour assurer les couvertures, que celle de la course aux débouchés. Du moins pour l’actuelle campagne, car les transactions glissent de plus en plus vers la prochaine, les prix des deux campagnes se rejoignant (voir ci-contre).
Le maïs, dont l’offre semble se ralentir, a suivi la hausse du blé. L’AGPM prévoit une progression des semis de maïs de 2 à 3 % en substitution des surfaces touchées par le gel. L’orge fourragère maintient une activité en portuaire alors que les disponibilités sont de plus en plus réduites. La fin de campagne s’annonce tendue.