Le vin sans alcool se démocratise
«Ce marché possède un énorme potentiel de développement ». Cécile Selles en est convaincue, le vin sans alcool a de l’avenir. Cette négociante en Beaujolais vient de s’engager au sein d’Icône, une « aventure familiale et amicale » qui compte bien participer à la dynamique des « boissons à base de vin désalcoolisé ». Une demi-douzaine de jeunes gens de moins de 30 ans, cousins ou amis, ont profité du dernier Sial pour lancer cette jeune société et sa gamme éponyme : du Merlot pour le rouge, un mélange de Muscat, Chardonnay et Sauvignon pour le blanc, et du Cinsault pour le rosé. Le tout désalcoolisé à froid par un prestataire de services. Le résultat est une boisson qui interloque et tient difficilement en bouche. « Nous ne voulons pas proposer un substitut au vin, affirme Elise du Cléray, en charge des relations extérieures, mais une réelle alternative, notamment pour la génération Coca-cola ».
Un positionnement axé sur le créneau des boissons rafraîchissantes, pour tenter de se démarquer du vin et de cibler une large frange de la population, de la femme enceinte au sportif, en passant par le fêtard qui prendra le volant. Dans un premier temps, un partenariat sera établi avec des restaurateurs pour introduire la marque auprès du consommateur. « Tout se passe en premier lieu sur le circuit de la RHF et des cavistes » juge Brunot Marret, directeur général de Signature de prestige. Pour écouler des volumes, ce négociant alsacien s’est lancé sur le créneau du vin sans alcool en 2004 avec la gamme « Côte de Vincent », en pariant sur la désalcoolisation de vins de qualité. « Il faut du bon vin pour faire une bonne boisson » explique-t-il simplement. Une réussite, illustrée par diverses sollicitations de la grande distribution. Bruno Marret devrait ainsi bientôt commercialiser sur le circuit de la GMS une offre baptisée « No limit », cette fois-ci inscrite dans une réelle démarche marketing. Un impératif de communication bien compris du côté de chez Icône, qui mise sur des pictogrammes originaux pour toucher un consommateur hexagonal très marqué par la culture vinicole traditionnelle.
« Plus 15 % de croissance dans l’Hexagone »
Les jeunes d’Icône comptent de toute façon sur l’export pour tirer leur activité et atteindre leur objectif de 500 000 bouteilles vendues (entre 2 et 3 euros) en 2007 et un million en 2008. « Tous les marchés européens explosent » confirme Bruno Marret. « Mais la croissance de notre marché domestique est la plus forte, dépassant les 15 % ». « Les débouchés se créent au fur et à mesure… et la multiplication d’acteurs sur le marché prouve que la demande s’accroît » ajoute-t-il. Optimiste, le négociant mise sur la nouveauté du produit pour toucher n’importe quel consommateur, sans restrictions : « Les Français sont très curieux, et surtout lorsque l’on parle du vin ! ».