Le vin californien sort de la crise
Au moment où les chiffres du commerce extérieur sur le premier semestre 2004 confirment le recul des vins français à l’étranger, les viticulteurs californiens achèvent leurs vendanges dans un climat d’optimisme retrouvé. L’industrie viticole californienne se refait en effet une jeunesse et se remet doucement d’une surproduction de raisin, profitant d’un changement de comportement des consommateurs aéricains qui ont des goûts de plus en sophistiqués.
Ces dix dernières années, les Américains ont commencé à boire du vin au moment des repas et avec des amis, et ont développé un goût plus subtil, obligeant les viticulteurs californiens, qui produisent 92% du vin américain, à repenser leur stratégie marketing. Alors que la majorité -en volume- des vins californiens coûte moins de sept dollars, les consommateurs américains, qui sont leur clientèle principale, ne sont plus prêts à se contenter d’une qualité inférieure. «C’est la première génération de vrais amateurs américains de vin», déclare Vic Motto, comptable dans l’industrie du vin californien.
«Les goûts ont mûri, et aujourd’hui la classe moyenne est prête à payer un peu plus pour une meilleure qualité de vin. Après deux ans de lutte contre une surproduction de raisin qui a fait chuter les prix en Californie, l’industrie est prête à se lancer sur le marché des vins de six à 14 dollars», ajoute-t-il.
Une récolte 15 à 20% moindre que prévu
Ce mois-ci, la décision du viticulteur phare californien Robert Mondavi, de vendre ses vignobles de luxe et se concentrer sur une gamme de vins de qualité à moins de 15 dollars, reflète cette nouvelle tendance. La récolte de cette année, qui est en train de s’achever, devrait être de 15 à 20% moins importante que prévu, ce qui devrait permettre de retrouver un équilibre entre l’offre et la demande, selon Vic Motto. Ceci, combiné avec la croissance des ventes aux Etats-Unis et l’arrachage de milliers d’hectares de vignobles de vin rouge, amène ce secteur à un optimisme disparu depuis deux ans. Les viticulteurs sont néanmoins conscients que la concurrence, australienne notamment, est encore rude.