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Le veau d'Aveyron et du Ségala «protégé»

La filière veau d'Aveyron et du Ségala a fortement misé sur la définition européenne.

Voilà maintenant douze ans que le veau d’Aveyron et du Ségala bénéficie d’un Label Rouge, dix ans qu’il est sous IGP et cinq ans que le Label a été étendu aux produits transformés, afin de coller aux réalités du marché. La filière, qui compte 150 éleveurs engagés dans la démarche, produisant chaque année 25 000 veaux conformes au cahier des charges, a vendu, en 2005, 18 000 veaux labellisés. Elle a noué des liens privilégiés avec les magasins Auchan, son principal débouché, dans lesquels les éleveurs organisent régulièrement des animations. Mais elle est aussi présente chez Picard Surgelés, Atac et chez Aldis en restauration hors foyer.

Depuis quelques années, Arcadie Sud-Ouest qui abat ses veaux, a mis en place des ateliers de transformation (hachés, rôtis, produits surgelés…) pour répondre aux besoins des consommateurs en terme de praticité. La filière compte, par ailleurs, demander rapidement le Label Rouge et l’IGP pour les produits surgelés.

Une définition européenne bienvenue

Elevé au lait et aux céréales (mises à sa disposition dès sa naissance), et abattu lorsqu’il a atteint 6 à 10 mois inclus, le veau d’Aveyron et du Ségala est concerné par la nouvelle définition de la viande de veau vendue sur le marché européen, en cours de rédaction par la Commission européenne. « Cette définition est un challenge pour nous, confie Daniel Carrié, président de l’IRVA (Interprofession régionale du veau d’Aveyron). Avec les opérateurs du veau sous la mère et du veau de boucherie, nous étions d’accord qu’il fallait donner une définition au veau européen et nous sommes montés au créneau, pour peser sur les décisions prises à Bruxelles. Certains pays européens abattent, à 12 mois, des veaux sevrés, qui n’ont plus aucune relation avec leur mère. Pour le consommateur, pour qui la viande de veau doit être issue d’un animal jeune, ayant reçu une alimentation essentiellement lactée, il y a tromperie sur la marchandise En 2005, la Commission européenne a ouvert des discussions pour une définition harmonisée du veau, mais les groupes d’experts administratifs et professionnels n’ont pas abouti à un consensus. Elle a alors décidé de procéder à une consultation des consommateurs européens par Internet. Les veaux, en Europe, peuvent en effet être abattus entre 6 et 12 mois, et peuvent même être plus âgés s’ils proviennent de pays tiers. Une proposition de règlement européen a été faite par la Commission mi-septembre. S’il est approuvé, en juillet prochain, le texte s’appliquera aussi aux importations venant de pays hors Union européenne.. »

Le projet de réglementation européenne, qui devrait entrer en vigueur en juillet 2007, s’il est approuvé par les États membres, prévoit que l’appellation « viande de veau » ne pourra s’appliquer qu’aux bêtes abattues jusqu’à l’âge de huit mois (moins de 185 kg de carcasse), sauf exception définie, le cas échéant, par chaque pays. « Ce texte nous convient, car il nous protège, poursuit Daniel Carrié. Grâce au travail que nous avons effectué en amont, la France devrait prendre en compte la spécificité de notre IGP car, même si nos veaux sont abattus, en moyenne, entre 8,5 et 9 mois, nous pouvons toujours prouver la liaison naturelle mère-veau. »

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