Le Valais perd l’usage exclusif de la Raclette
Considérant que le terme Raclette désignait un plat, non pas un fromage, le tribunal fédéral, la plus haute instance helvétique en matière juridictionnelle, a débouté la Fédération Laitière Valaisanne (FLV) dans sa demande de maintien de « l'AOC Raclette. » Cette décision clôt définitivement une longue procédure entamée par les opposants à la reconnaissance en 2001 de « l'AOC Raclette. »
Le tribunal fédéral admet qu'effectivement la raclette désigne un plat de fromage fondu d'origine valaisanne. Mais souligne qu'il n'y a qu'une vingtaine d'année que ce terme est utilisé pour le fromage utilisé pour la préparation de ce plat. Par ailleurs, il estime que le terme raclette ne renvoie pas systématiquement au produit valaisan contrairement aux règles des AOC ou IGP. La FLV a été condamnée à verser 10 000 francs suisses pour les frais judiciaires et des indemnités de dépens aux trois opposants, Cremo, l'association Raclette suisse et Burger Käse AG. En revanche, le terme « raclette du Valais » reste AOC, ce qui pourrait poser des problèmes au moment de l'inscription au registre des AOC/IGP.
Dans un communiqué, la FLV a fait part de sa déception, cette décision étant considérée comme « un auto goal pour l'économie fromagère suisse, » selon Maurice Chevrier, président de la Fédération qui regroupe près de 1 000 producteurs au sein de quatre coopératives, « l'enregistrement du Raclette du Valais AOC est un succès pour la Fédération laitière valaisanne. La FLV regrette toutefois qu'en raison d'une décision très juridique, le terme de Raclette seul, ne puisse être protégé. Elle considère qu'il s'agit en l'espèce d'un auto goal et d'une grande perte pour la Suisse. Cette décision réjouit avant tout les fabricants européens de fromages industriels à racler. Ces fromages étrangers continueront à être commercialisés dans notre pays et dans le monde sous la dénomination Raclette, à des prix défiant toute concurrence en comparaison avec celui produit en Suisse. »