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Le tournesol se tourne vers le diester

Les variétés oléiques peuvent servir aux biocarburants. Des investissements en raffinage sont lancés. 

La filière du tournesol fonde de grands espoirs sur les biocarburants, nouveau débouché pour sa production, a souligné Michel Boucly, directeur des engagements de Sofiproteol, mardi lors d’une conférence de presse. Elle craint toutefois que cette culture soit délaissée en 2007, étant donné les hausses de surface de céréales d’hiver et les prévisions de semis d’orge de printemps. « Le tournesol est un atout important pour la ferme France, mais on a besoin d’une mobilisation des agriculteurs pour augmenter sa production », selon lui.

Le tournesol oléique - qui ressemble par ses caractéristiques à l’huile d’olive et qui représente déjà la moitié de la production française de tournesol - va connaître un important développement car il possède un indice d’iode suffisant pour la fabrication du diester, un des deux biocarburants avec l’éthanol. La surface ensemencée en cette culture, pour des productions non alimentaires, devrait ainsi passer, selon Michel Boucly, de quelques dizaines d’hectares en 2006 à 100 000 ha en 2007 et 300 000 ha en 2010, grâce à la politique des pouvoirs publics qui prévoit une incorporation de 5,75 % des biocarburants dans les carburants dès 2008 et de 7 % en 2010. Les investissements réalisés par la filière pour la construction d’usines de diester sont de l’ordre de 450 millions d’euros par an entre 2006 et 2008. Comme il est nécessaire d’installer de nouveaux outils de raffinage pour utiliser l’huile de tournesol, Sofiprotéol a prévu de contractualiser 100 000 ha en 2007. L’établissement financier assure que le tournesol diester devrait être payé au moins 230 euros/tonne cette année. Au total, la filière se donne comme objectif l’implantation d’au moins 600 000 ha de tournesol pour la prochaine campagne, dont 350 000 ha de tournesol oléique.

Des possibilités sur jachère

« De belles opportunités s’offrent aux agriculteurs pour produire du tournesol cette année », a souligné devant la presse Fabien Lagarde, du Cétiom. C’est une culture de printemps, qui équilibre la rotation et peut être produite sans irrigation, même en milieu séchant. Elle offre un revenu garanti, en raison du faible de niveau de charges, de main-d’œuvre et de la contractualisation en variété oléique. Son seuil critique est évalué par le Cétiom entre 9 et 12 quintaux par hectare. Elle valorise des apports d’eau limités sur les mois de juin et juillet.

Enfin, le tournesol constitue une opportunité de choix pour mettre en valeur les jachères non productives, avec la demande en biocarburant qui s’accroît. Sa visibilité de prix est bonne en 2007. Il s’agit d’une culture de printemps, qui s’insère bien dans des systèmes à dominante maïs. Une irrigation modérée permet d’assurer un bon niveau de revenu. Par ailleurs, la recherche variétale s’intensifie à travers une plateforme installée à Toulouse. Le projet Tournesol 2010 est en place. Il devrait livrer ses premiers outils pour construire les variétés du futur d’ici à quatre ans.

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