Le tourisme agricole veut s’intégrer dans une offre globale
Le premier congrès du réseau Bienvenue à la Ferme qui s’est tenu l’année dernière à Périgueux a donné le ton : le tourisme rural se devait d’entrer dans une phase nouvelle, plus professionnelle peut-être, plus structurée sûrement. Le département de la Dordogne, haut lieu du tourisme rural et agricole, a mis les pieds dans le plat la semaine dernière en organisant les premières rencontres « agri-tourisme» pour permettre la rencontre des différents réseaux de tourisme rural liés à l’activité agricole et les offices de tourisme du département.
« Les professionnels du tourisme n’ont pas forcément une vision globale de l’offre agri-touristique dans le département » explique Marie-Cécile Poil, de la Chambre d’agriculture de Dordogne. « Ils ont pu ainsi découvrir que l’offre des agriculteurs en matière touristique était bien structurée, professionnelle et même dans certains cas certifiée par des organismes indépendants.» Aux côtés de Bienvenue à la ferme, des marchés de producteurs de pays, le réseau des « Fermes ouvertes » initié l’année dernière explore une nouvelle voie pertinente en ouvrant 18 exploitations agricoles du nord du département aux visiteurs, locaux ou vacanciers, sans avoir de produits à vendre. Un accueil désintéressé qui obtint pour la première édition menée avec 13 fermes, un franc succès.
Des vacances dans les vignobles
Longtemps présenté comme une source de revenu d’appoint, l’agrotourisme est devenu ces dernières années une véritable alternative aux questionnements nés de l’évolution de l’agriculture et de la commercialisation des produits agricoles. Toujours en Aquitaine, le conseil régional a mis sur pied un programme de valorisation dénommé « destination vignoble» basé sur un agrément pouvant ouvrir droit à des aides.
Le Médoc, l’Entre-deux-mers, la Haute-Gironde, les Graves-sauternais ont répondu pour le vignoble bordelais, le bergeracois, le pays du Dopt (appellation Duras) et Jurançon complètent la liste et composent les premières bases d’un réseau homogène destiné à dépasser le concept de « routes des vins » pour aller vers une nouvelle approche « vacances en vignobles ».
Ces aides, s’ajoutant aux 3,7 millions d’euros de financement (1,5 million supplémentaire) votés en décembre par le Conseil régional pour aider à sortir du mauvais pas de la crise, prouvent que le tourisme agricole tend à devenir une activité économique à part entière dans le paysage rural. Elles pourront aussi pousser les exploitations à s’engager dans une diversification salutaire.