Le ton monte au sein de l’interprofession viande
Le discours de Jean-Paul Bigard à l'AG du Sniv a laissé des traces. « Qu'avons-nous fait d'Interbev ? Une cohabitation d'intérêts sectoriels sans projet commun ni aucune solidarité», a lancé mardi le président du syndicat des industriels de la viande. Plusieurs piques ont été lancées, concernant la taxe d'équarrissage, la signature « race à viande », la qualité des bovins. La FNB a aussitôt réagi, en organisant dans l’urgence une conférence de presse hier.
« On n'a pas de leçon à recevoir», a déclaré Pierre Chevalier, président de la fédération d'éleveurs. A propos des 5 % de déficit de production, il a rappelé que la FNB a défendu l'élevage français dans le cadre de la Pac, lors des négociations à l'OMC, mais aussi en obtenant un plan de modernisation des bâtiments, en lançant un dispositif de soutien à l'engraissement. Pour lui, les prix des bovins sont à leur juste niveau. Et si les industriels ne dégagent pas une marge suffisante, ils n'ont qu'à répercuter leurs charges auprès des distributeurs. « Si les cotisations interprofessionnelles posent problème, les éleveurs sont prêts à payer la part des industriels », a-t-il affirmé.
Lors de la même conférence, Denis Sibille, président d'Interbev, a jugé « grossiers» et « maladroits» les propos de Jean-Paul Bigard. Ce dernier a comparé la signature « race à viande » à une « usine à gaz ». En réponse, Denis Sibille a promis une simplification du dispositif, à travers le projet de Spécialité traditionnelle garantie. Il a précisé que l'argent consacré à « race à viande » et aux signes de qualité représente 3,7 M EUR, sur un budget de communication de 24,6 M.
Décortiquant point par point le rapport d'orientation du Sniv, il a rejeté la critique sur des « animaux de plus en plus lourds », car des critères de poids peuvent entrer dans les cahiers des charges et sur la propreté des bovins, car le syndicat est le seul à ne pas signer l'accord interprofessionnel en préparation. Quant à la demande d'une « transformation profonde de Normabev », elle le fait bondir. « Les entreprises ont voulu trois machines à classer, a-t-il rappelé. Cela génère des retards, des complications. Je suis scandalisé du manque de vision stratégique du Sniv. Normabev permet la circulation des données d'abattage, devenue obligatoire dans le cadre du paquet Hygiène.»