Le syndicalisme agricole veut toucher «le cœur des Français»
La FNSEA et Jeunes agriculteurs lancent ces jours-ci une campagne de communication par voie d'affichage destinée à promouvoir l'agriculture française et ses produits auprès des consommateurs et des citoyens. Le moment est plutôt bien choisi, alors que débute le débat parlementaire sur le projet de loi d'orientation agricole. Il s'agit pourtant d'un hasard du calendrier, ont assuré Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA et Jean-Bernard Bayard, secrétaire général adjoint et maître d'œuvre du projet.
« Cela fait longtemps que nous réfléchissions à une campagne de ce type, mais c'est vrai qu'elle tombe au bon moment», s'est réjoui Jean-Michel Lemétayer. De fait, le message de la campagne n'est ni politique ni syndical, mais joue sur l'affectif. Il vise « à faire regagner à l'agriculture toute sa place dans la société mais surtout dans le cœur des Français», a expliqué Philippe Meurs, le secrétaire général adjoint de Jeunes agriculteurs. Les affiches, signées par les «Paysans de France» (les logos des deux organisations syndicales figurent en taille modeste au bas des affiches), met en scène des produits de l'agriculture (vigne, fruits, blé et bœuf) et les sensations auxquels ils sont attachés : «fruité», «sucré», «doré», «tendre». Les moyens investis sont très modestes : 37 000 euros pour la conception et l'impression de 100 000 affiches de petits formats. Aucun achat d'espace dans la presse ou sur des panneaux publicitaires n'est prévu.
La FNSEA et JA comptent sur leur «réseau» en régions pour diffuser les affiches chez les commerçants et dans les écoles, etc pour toucher «un maximum de gens». « C'est aussi un moyen de redonner du tonus aux relations des agriculteurs avec la société et avec les collectivités», estime Jean-Michel Lemétayer, qui assure que l'idée à été accueillie très favorablement dans les campagnes. Ce mode de diffusion artisanal et rural risque cependant de pénaliser sa visibilité en ville, auprès des consommateurs urbains. « Mais c'est une première étape», espèrent en choeur les promoteurs de la campagne. « Suivant les échos que nous obtiendrons, nous envisagerons de la poursuivre sous d'autres formes», leur a promis Jean-Michel Lemétayer.