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Le Synalaf dit « non » à l'enfermement anti-influenza

Les éleveurs de volailles en plein air jugent inutile d'enfermer celles-ci pour se protéger du risque d'influenza. En réparation du dommage économique, le gouvernement débloquerait 6 millions d'euros.

Cette fois, les éleveurs de volailles en plein air sont très en colère, veut faire savoir leur syndicat le Synalaf. La décision gouvernementale prise vendredi d'étendre la zone d'enfermement des volailles à 32 départements supplémentaires, la portant à 58 départements, vient quinze jours après celle de prolonger cette mesure préventive à l'encontre de l'influenza aviaire. Elle ne passe pas du tout puisque le Synalaf souhaite l'abrogation pure et simple de la mesure d'enfermement. Il devait hier après-midi diffuser un communiqué de presse mettant en doute le fondement scientifique de celui-ci. Si c'est simplement pour mettre en confiance les consommateurs, le gouvernement doit savoir que « ça ne rassure pas, ça l'inquiète encore plus», s'alarme la directrice du Synalaf, voyant que le poulet Label rouge reste le premier touché par la chute de la consommation. Surtout, l'enfermement « remet en cause un mode d'élevage», s'insurge la porte-parole. Le communiqué sera transmis à Dominique Bussereau.

Hier, le ministre de l’Agriculture a expliqué à la presse que l'extension du périmètre à risque, motivé par l’itinéraire possible des oiseaux migrateurs pourrait monter à 60. La décision fait l'objet d'une saisine de l'Afssa dont la recommandation, attendue sous peu, déclenchera la publication au JO d'un arrêté. Cette publication pourrait intervenir dès aujourd'hui.

Dans les nouveaux départements concernés, les groupements de qualité attendaient hier de connaître le contenu exact de l'arrêté afin de lancer des demandes officielles d'ajustement aux DSV. Le syndicat de la volaille de Licques (Symbolic), dans le Pas-de-Calais, comme celui de la volaille fermière de Bourgogne, en Saône-et-Loire, escomptent une dérogation au motif du bien être animal. En effet, comme l'explique Thomas Dutois de Symbolic, la tendance au «picage» entre individus s'amplifie avec l'avance en maturité des mâles. Les jeunes coqs s'en approchent d'autant plus vite que les jours s'allongent. Le problème se pose en raison de la durée prolongée d'élevage en élevage fermier ou bio, et de la nature nerveuse des souches à élever en plein air.

Superviser le contrôle vétérinaire

En situation de confinement, c'est la catastrophe ; « on va ramasser tous les jours des poules avec des trous dans la tête», craint-il. L'appréhension est la même au Syndicat de la volaille de Bourgogne au sujet du fameux poulet noir à cou nu. Les deux syndicats espèrent bénéficier très rapidement de dérogations à l'enfermement que permet, sous condition de suivi vétérinaire, l'arrêté du 24 octobre préconisant la prévention. Ils ne sont pas pris au dépourvu. Le Pas-de-Calais, zone de passage des oiseaux migrateurs vers la Somme, zone de repos, s'attendait à faire partie du premier wagon des départements à risque comme ce dernier. La Bourgogne comprend l'Ain, zone très humide, qui se compte parmi les départements à risques depuis l'automne. Chaque éleveur a son vétérinaire traitant qui a vue sur son registre d'élevage. On va superviser le contrôle vétérinaire renforcé avec les vétérinaires mandatés par la DSV, explique Thomas Dutois de Symbolic. « Nous sommes en train de transmettre la liste de nos éleveurs à tous les vétérinaires locaux habilités au suivi des lots», informe Philippe Doucet du Syndicat bourguignon, précisant que tous ont la qualification sanitaire.

De son côté, la Confédération française de l'aviculture rappelle dans un communiqué que « les éleveurs ont mis en place des mesures de surveillance et de protection de leurs élevages depuis plus de 6 mois garantissant ainsi la sécurité sanitaire de leur production» et que l'obligation de confiner les volailles « pose de graves difficultés techniques et financières aux éleveurs», en plus d'introduire des distorsions de concurrence entre zones de production. N'ayant à ce jour touché aucune compensation de la part du gouvernement, la filière doit bénéficier, a annoncé hier le Dominique Bussereau, d'une aide de 6 millions d'euros.

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