Aller au contenu principal

Le surimi a encore de beaux jours devant lui

A l’occasion de l’inauguration, vendredi dernier, de son bateau le Joseph Roty II, entièrement restauré, pour un investissement total de 10 millions d’euros, la compagnie des pêches Saint-malo, anciennement connue sous le nom de Coma Pêche a annoncé la commercialisation de ses produits sous son propre nom. Le navire destiné à assurer la production de surimi base est le seul bateau d'Europe équipé pour sa fabrication à bord. C'est aujourd'hui le plus grand chalutier industriel français en mer. Long de 90 mètres, il est capable de produire 4 000 tonnes de surimi base par campagne au lieu de 2 500 tonnes avant sa réfection.

Grâce à cette autonomie dans la production de surimi base, la compagnie des pêches Saint-malo qui a enregistré un chiffre d'affaires consolidé de 55 millions d'euros en 2004, va pouvoir commercialiser ses produits sous son propre nom. Quelques-uns sont déjà présents dans les linéaires et le mouvement devrait s'amplifier d'ici le début de l'année 2006, pour atteindre 17 références.

Amélioration des rendements

Au niveau industriel, les rendements sont accentués pour obtenir 1 kg de surimi avec 5 kg de poissons au lieu de 8 kg. L'avantage dans cette démarche réside dans le contrôle total, de la traçabilité, tout au long de la chaîne de production. C'est le seul surimi 100 % français (100 % merlan bleu). Du trait de chalut daté, localisé et numéroté par le capitaine du bateau jusqu'au produit fini transformé dans l'usine Comaboko de la compagnie (à Saint-Malo), en passant, par la maîtrise des produits ajoutés le surimi est garanti. Et comme l'indique Patrice Soisson, directeur de la compagnie des pêches de Saint-malo, « nous pouvons revendiquer une traçabilitée supérieure à celle du surimi élaboré à partir de surimi base d'importation ».

Profitant de la croissance du marché mondial du surimi, l'entreprise veut également imposer son surimi base sur le marché export, car seulement 70 % de la production du bateau pourra être transformée dans l'usine Comaboko, le reste devant être vendu à l'étranger.

Ce marché fait figure de prochain objectif, avec des idées déjà précises puisque la compagnie des pêches vise l'exportation de 12 % de la production de l'usine Comaboko sur les marchés belge, britannique, italien, égyptien, libanais et marocain.

À l'échelle du continent, la France est le plus gros consommateur d'Europe avec 47 000 tonnes de surimi. Une situation en partie due au fait que la France a été historiquement le premier pays d'Europe à détenir une usine et une entreprise de surimi (au début des années 1987). Le marché mondial de cette purée de filet de poisson s'évalue aujourd'hui autour des 500 000 tonnes, avec comme principaux utilisateurs les Asiatiques qui en achètent près de 420 000 tonnes. Loin derrière, se situent les Européens qui utilisent environ 45 000 tonnes, suivis de très près par les Etats-Unis (40 000 tonnes).

En ce qui concerne la consommation du produit « fini» (c’est-à-dire le surimi transformé), l'Europe est un très gros consommateur (110 000 tonnes par an), loin malgré tout des volumes absorbés au Japon et en Corée (520 000 tonnes par an), des pays qui consomment le surimi base de façon naturelle, sans transformation. Mais le marché français reste porteur avec « une croissance de près de 10 % par an » qui ne touche encore qu'« un consommateur sur deux» précise Hubert Drieu La Rochelle, directeur industriel du groupe qui entend bien exploiter ce réservoir de clients.

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio