Le surgelé progresse, la glace fond
Après une année positive pour les surgelés, et stable pour la glace, l'ambiance était partagée entre optimisme et déception, jeudi à l'occasion de la «journée grand froid» co-organisée par le syndicat des fabricants de produits surgelés et congelés (SNFPS) et le syndicat des fabricants industriels de glaces, sorbets et crèmes glacées (SFIG). Pour les surgelés, Eric Seynave, président des fabricants, s'est félicité d’« excellents résultats tous circuits confondus». Le marché national a connu une progression de 3,3 % en valeur l'an passé pour atteindre 7,295 milliards d'euros. En volume, la progression a été de 2,7 % (à 2 077 000 t).
Toutes les familles ont progressé, mais les produits qui s'en sont le mieux sortis sont les desserts (+17%) et les viandes (+11%). Les ventes ont progressé dans tous les circuits : les magasins spécialisés (+15% en valeur), le hard discount (+9%), la livraison à domicile (+6%) et les GMS retrouvant la croissance avec +3 %. « Tout n'est pas rose cependant», a tenu à souligner Eric Seynave, évoquant la révision des assortiments et l'équilibre MDD/marques nationales.
En un an, la part de marché des MDD 1er prix est passée de 13 à 16,3 %, pendant que les marques nationales reculaient de 31 à 29,3 % (selon Iri France). Dans le segment des viandes natures, le phénomène a été très sensible (avec 4 pt de PDM en plus pour les MDD 1er prix et 2 pt en moins pour les marques nationales). Eric Seynave a prévenu que la baisse des prix en GMS pouvait avoir des conséquences négatives. « Les marges de nos affaires sont très réduites. A force de pression, cela risque de peser sur la qualité », a-t-il déclaré.
Pour le prix d'un steak
Pour le secteur des glaces, le phénomène serait plutôt inverse dans le circuit de la restauration. En 2005, année météo correcte, la consommation à domicile est restée stable (+0,5% en volume et -1,1 % en valeur) alors que la consommation hors domicile a reculé (-2 % en volume, -1,6 % en valeur). « Le secteur de l'impulsion est en baisse », a déploré Jean-Marc Tillard (SFIG) pointant du doigt la hausse des prix en restauration. « Il n'est pas rare de trouver 3 boules de glace pour le prix d'un bon steak », a-t-il regretté, estimant que le potentiel de croissance offert par la baisse de consommation d'alcool est important. Marc Tillard ne s'est pas non plus montré très tendre envers les fabricants. « Si le marché de la glace n'a pas crû c'est que beaucoup n'ont pas fait ce qu'il fallait en GMS », a-t-il assené, rappelant le chiffre du taux de rupture de 11 % et critiquant la faible attraction du rayon en GMS. En revanche, la fin de l'année 2005 a été marquée par un fort dynamisme des spécialités de fin d'année (+13%).