Le « stress alimentaire », maladie du siècle ?
Entre 2004 et 2007, le niveau de stress alimentaire a fait un bond, passant d'une moyenne de 2,82 à 3,44 changements d'habitude alimentaire en raison d'un risque explique la firme conseil en nutrition québécoise ISA à l'issue de sa quatrième enquête sur les changements des habitudes alimentaires. « Plus la science progresse en expliquant les bénéfices ou les risques des aliments, plus les médias exposent les résultats de ces recherches et plus les individus ressentent une pression pour changer leurs comportements alimentaires. C'est la définition du stress alimentaire » détaille Isabelle Paquet, fondatrice de ISA. « Ce dernier sondage révèle un bouleversement profond des habitudes alimentaires au cours de ces dernières années ». Ainsi, en 2007, 85,2% des 300 personnes interrogées à Montréal ont décidé de ne pas acheter ou de ne pas consommer un aliment parce qu'il était associé à un risque alimentaire (77,5% en 2004). Au contraire, 87% des répondants de cette année affirment avoir acheté ou consommé un aliment afin de profiter de ses bienfaits. Au total, 92% des participants au sondage de cette année ont donc modifié leurs habitudes alimentaires. Seuls 13,8% d'entre eux l'ont fait sur la recommandation de leur médecin, la grande majorité étant uniquement motivée par l'image/la communication sur les produits. Les quatre risques qui ont le plus progressé depuis 2004 sont les gras hydrogénés ou trans (+17,9 points), la trop forte teneur en sel (+15,2 points), la trop forte teneur en sucre (+12,8%) et la crainte des pesticides dans les fruits et légumes (+6,2 points).