Le steak à mille dollars, la mode chic à New-York
Le steak-frites fait un retour chic et tendance à New York. Mais il peut en coûter jusqu'à mille dollars l'assiette à l'amateur inconditionnel.
Démodées les steakhouses, ces établissements traditionnels aux plats servis sur d'épaisses nappes blanches : place aux «steak-lounges», où le faux-filet se déguste dans un décor moderne à éclairage tamisé et où l'on peut s'offrir la Rolls du boeuf: le wagyu. Car au pays de la viande bovine et du barbecue, c'est une race japonaise qui vient renouveler le plat national.
Depuis que les Etats-Unis en ont réautorisé l'importation du Japon fin 2005, le wagyu - ou «boeuf de Kobe» - orne les menus, quand il n'est pas à lui seul le thème du restaurant. L'engouement semble tel que Nello, restaurant italien de Madison Avenue, peut facturer son plat 750 dollars par personne: soit 450 grammes de wagyu, accompagné de «frites italiennes». La version à la truffe blanche est à 1 050 dollars. Selon John Simion, manager, Nello se fait livrer du Japon au moins une fois par mois, en général par lot de douze pièces. «On appelle nos clients, et tout part en trois ou quatre jours», dit-il. D'après lui, Ivana Trump adore. Mickey Rourke aussi, venu deux soirs de suite: «C'est sacrèment bon, on ne dirait même pas du steak», a dit l'acteur au New York Magazine.
Le secret de ce mets au goût intense et fondant: le gras, également réparti dans la viande.
D'abord interdit pour cause de vache folle, il est resté banni du territoire plus de quatre ans, jusqu'à ce que Tokyo lève son propre embargo sur le boeuf américain. Depuis la fin de la querelle, les riches New-Yorkais semblent avoir trouvé leur «foie gras», la controverse du gavage en moins, dit Jeffrey Chodorow, patron d'un empire de la restauration.
Et peu importe le prix, en cette saison de bonus pour les «golden boys» de Wall Street. Après tout, New York n'a-t-elle pas inventé l'omelette à mille dollars, avec caviar sevruga et homard entier ?