Le spectre de la dioxine ressurgit en Belgique
« Des quantités trop élevées de dioxine ont été constatées dans une société belge de transformation de graisse de porc destinée à l'alimentation animale et chez son fournisseur, a indiqué vendredi l'agence fédérale belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca). Les quantités de dioxine découvertes sont toutefois environ 45 fois moins élevées que les concentrations mesurées en 1999 lorsqu'une contamination à la dioxine avait semé la panique en Belgique. Par précaution, 64 exploitations porcines et 32 élevages de volailles ont été “bloqués”», a précisé l'Afsca. Les Pays-Bas ont pris dimanche une mesure identique à l'égard de 275 élevages contaminés par le même fournisseur.
Tous les échantillons pollués proviennent d'un conteneur de stockage de Profat qui avait été rempli le 8 novembre par deux livraisons provenant de PB Gelatins. Sur les 30 échantillons prélevés par l'Afsca chez la firme belge de transformation, quatre se sont révélés positifs, tandis qu'un des 8 prélevés chez son fournisseur a lui aussi révélé une teneur en dioxine dépassant les limites autorisées. Le contenu du réservoir a été livré à trois sociétés: le fabricant pour volailles belge Klaasens & Co, son compatriote spécialisé dans les aliments pour porcs Scherrens, ainsi que la société d'aliments pour animaux néerlandaise Bouman.
Les 96 élevages bloqués en Belgique sont ceux qui ont été livrés par les firmes ayant utilisé des produits provenant de chez PB Gelatins et ayant transité par Profat. L'agence belge continue ses analyses, notamment pour déterminer l'origine de la contamination chez PB Gelatins, dont Profat était le seul client en ce qui concerne la graisse porcine destinée à l'alimentation animale. Profat, anciennement Verkest, était déjà à l'origine de la contamination à la dioxine de 1999 qui avait contribué à la défaite du Premier ministre de l'époque aux législatives.
Concernant les Pays-Bas, la dioxine aurait transité par les deux entreprises belges avant de contaminer les 275 élevages bloqués. L'inspection alimentaire doit à présent effectuer des abattages sélectifs afin de vérifier la quantité de dioxine dans la viande. Si les normes de sécurité alimentaires sont respectées, les élevages devraient être débloqués.