Le soja tire le marché
Le soja demeure ferme avec de solides fondamentaux. Les hausses et les baisses successives sont donc plus le fruit de considérations techniques liées aux positions des acheteurs sur le marché à terme, au sentiment des analystes sur la santé de l’économie mondiale et à l’évolution des cours du pétrole.
La campagne 2011-2012 suit en effet la même tendance depuis plusieurs mois : de moins en moins de production en Argentine, et des volumes d’exportation qui se reportent sur le soja des États-Unis. Ainsi, la sécheresse qui a continué au nord de l’Argentine au cours de ces dernières semaines a encore détérioré les cultures, qui ne seront pas récoltées sur 500 000 hectares dans cette région. Le volume de production est ainsi revu à la baisse de 1 million de tonnes par Oil World, à 40 millions de tonnes (49 millions l’année dernière). Ce même bureau d’analyse prévoit d’ailleurs des exportations des États-Unis à 9 millions de tonnes entre avril et août, soit 3,3 Mt de plus que l’année dernière, même si pour la même période les exportations d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud semblent, elles, moins importantes de 4 millions de tonnes au global que l’année dernière. Ainsi, la pression sur la nouvelle campagne reste toujours aussi forte.
À cela viennent s’ajouter les semis de soja aux États-Unis. Le marché attendait une « double-crop » importante (semis des sojas après moisson des blés), mais les conditions très sèches du sud des grandes plaines ne sont pas optimales pour permettre la germination du soja. Le marché a réagi à cet élément par une légère hausse. Cependant, si les précipitations revenaient, alors les surfaces estimées en double-crop pourraient ne pas être affectées. Et le reste des semis des sojas américains se passe bien : on a déjà atteint 76 % des surfaces semées contre 42 % en 2011.
Envolée des prix du pois jaune
Selon l’Unip (Union nationale interprofessionnelle des plantes riches en protéines), sur le marché du pois jaune ancienne récolte pour l’export vers le sous-continent indien, les prix se sont envolés durant ce mois de mai (jusqu’à 300 euros la tonne traitée rendu Rouen en fin de semaine dernière pour du spot) car les exportateurs étaient à la recherche de lots pour compléter des bateaux. En effet, un chargement de 50 000 tonnes environ est en instance de départ pour l’Inde et le Pakistan, et un autre de près de 15 000 tonnes est prochainement prévu pour l’Inde. Leurs achats réalisés, les exportateurs se sont retirés du marché (pas de cotation aujourd’hui). En nouvelle récolte, la situation a peu évolué, avec seulement quelques transactions durant le mois écoulé. Les vendeurs sont toujours aussi discrets. Le prix rendu Rouen se situe au niveau du prix du blé Euronext (échéance novembre) + 80-85 A euros (soit 294,5-299,5 euros la tonne le 22 mai), pour de l’août-septembre.