Le soja s'effrite et le colza progresse
Le rapport USDA de début de mois, tant attendu sur les surfaces américaines qui seront consacrées à la production du soja pour 2015, a livré son verdict : 34,3 millions d'hectares. Certes, c'est une hausse par rapport à 2014 et ses 33,9 Mha, mais c'est moins que ce qu'attendaient les opérateurs, aux alentours de 34,8 Mha. Dans ce même rapport, le ministère américain de l'Agriculture a révélé le chiffre sur les stocks trimestriels de graines US au 1er mars : 36,3 Mt, soit plus de 9 Mt de mieux que ceux de l'année dernière à la même époque, mais là aussi en deçà des prévisions du marché. Cela s'est traduit par une hausse fugace des cours à Chicago. Mais cette fermeté fragile n'a pas perduré, car les récoltes sud-américaines avancent et les volumes de soja offerts sur le marché mondial augmentent. Alors que les exportations de graines US sont encore actives à ce stade de la campagne, celles du Brésil, dont les moissons sont quasiment terminées maintenant, s'accélèrent. Pendant ce temps, les premières coupes ont commencé en Argentine et les rendements sont manifestement au rendez-vous. Dans son rapport de jeudi dernier, l'USDA a justement remonté ses prévisions de récolte pour ce pays à 57 Mt. Les bilans mondiaux du soja sont donc lourds. Ceci étant, s'agissant de l'Amérique du Sud, le chemin entre les champs et les usines de trituration est souvent semé d'embûches.
Après avoir perdu plus de la moitié de sa valeur en l'espace de six mois, entre juin 2014 et janvier 2015, le pétrole (WTI à New York) s'est stabilisé ces derniers jours au-dessus de la barre des 50 dollars le baril. De même, l'euro, qui est passé de 1,39 dollar en mai 2014 à 1,05 dollar en mars dernier, évolue aujourd'hui dans une fourchette étroite entre 1,06 et 1,10 dollar. Avec la neutralité de ces deux facteurs influents, le marché européen du colza a résisté à la pression, son huile et ses tourteaux étant en ce moment compétitifs par rapport aux produits issus du soja. Par ailleurs, les perspectives de recul des semis pour la prochaine récolte, aux niveaux français comme européen, apportent un soutien supplémentaire au marché.
Fermeté du tournesolEn cette fin de campagne, la fermeté du tournesol est toujours de mise dans un marché étroit. Les inquiétudes se font jour à propos de la Russie et de l'Ukraine où les producteurs, qui doivent faire face à des difficultés économiques, pourraient réduire les intrants, ce qui est synonyme de baisse de production. En France, en revanche, la fermeté des prix est de nature à encourager les agriculteurs à en semer davantage pour la prochaine récolte.