Le secteur des spiritueux emploie sans modération
Pour mieux connaître son poids en termes d'emploi, la fédération française des spiritueux (FFS) a chargé l'économiste Philippe Chalmin d'une étude dont les conclusions ont été présentées hier. Au total, de l'amont à l'aval, le secteur représente ainsi 54 000 emplois, « ce qui à l'échelle des régions est énorme » assure le professeur de l'université Paris Dauphine. Le premier contributeur est le secteur agricole, avec 19 000 emplois au niveau de la production des matières premières (céréales, vignes, betteraves, fruits…). Le cognac, premier spiritueux produit en France avec 147 millions hl (sur un total de 560) représente d'ailleurs la moitié de l'emploi agricole devant les liqueurs de fruits, les eaux-de-vie et l'Armagnac. Les fournisseurs, qu'ils soient cartonniers, verriers, transporteurs, emploient 9 000 salariés à destination du secteur des spiritueux.
La production industrielle, cœur de l'activité, représente 8 900 emplois avec une dispersion géographique sur tout le territoire et quelques bassins concentrant l'activité (Lorraine pour la mirabelle, Cognac, etc.).
Premiumisation des achats
Le négoce et la distribution sont également de gros contributeurs, avec respectivement 7 500 et 9 000 emplois directs et indirects dans le commerce de gros (négociants et grossistes) et la grande distribution. Les grandes et moyennes surfaces réalisent d'ailleurs 3,6 % de leur chiffre d'affaires grâce aux spiritueux, un pourcentage non négligeable compte tenu du peu d'espace nécessaire en linéaires, renforcé par une premiumisation des achats. Pour la FFS, ce travail de découverte du périmètre réel du secteur permet de mesurer sa force, et bien entendu de peser dans la balance quand vient le temps des modifications réglementaires ou des discussions avec les pouvoirs publics. Aujourd'hui, les spiritueux français traversent une période faste, avec des ventes supérieures à 5 milliards d'euros. À cela s'ajoute le chiffre de 54 000 emplois, qui représente entre un trimestre et un semestre de créations d'emploi salarié en France, et une forte contribution à l'export (la balance commerciale des spiritueux est positive à hauteur de 2 milliards d'euros) qui ne laissent personne indifférent. La FFS a d'ailleurs reconnu que ce poids économique était un atout de taille en période de négociation avec les distributeurs, à la recherche de toujours plus de valeur ajoutée.