Le saucisson à la graisse végétale lancé au Sial
Pas besoin d'être un géant de l'agroalimentaire pour innover. La preuve, une PME de Rhône-Alpes, Valansot (3,5 M Eur de CA) basée à Corbas, s'apprête à lancer au Sial une nouveauté majeure dans le domaine de la salaison.
Son président directeur général, Bernard Gaud, a présenté mercredi en avant-première à la presse Eleïs : le premier saucisson de porc à la matière grasse végétale. Il lui aura fallu deux ans de travail en partenariat avec l'Institut des corps gras (Iterg) pour le mettre au point.
Le process et le mélange de gras végétal, la Végébarde (r), ont fait l'objet d'un brevet. La Végébarde (r), qui remplace la bardière de porc, est un mélange solide d'huile de colza et d'huile de palme qui a la propriété de ressembler très fortement au gras du saucisson classique.
Ce mélange est stable en aspect, goût et texture de 0 °C à 30 °C et présente un rapport oméga 6 / oméga 3 proche des recommandations optimales nutritionnelles (soit 5,9 contre 5 recommandé). « Le saucisson classique se situe autour de 9», souligne Bernard Gaud.
Le secret de fabrication d'Eleïs réside par ailleurs dans la température fixée pour l'incorporation de l'huile dans la viande de porc afin de lui donner une forme consistante. Pour répondre aux attentes en matière nutritionnelle, Valansot a fait le choix d'utiliser de la viande de porc très maigre. Résultat : le produit final contient moins de 5 % de matières grasses animales pour un total matière grasse de 20 %.
Brevets à vendre
Valansot a dupliqué le concept sur un saucisson avec de la viande de bœuf, du boyau de bœuf et de la graisse végétale, dans l'idée de toucher la population musulmane. Présenté en début de semaine à la GMS, Eleïs a obtenu son premier référencement chez Carrefour. Il sera commercialisé dès le 15 novembre. Avec un prix de vente conseillé de 5,90 Eur les 250 g, ce saucisson sera vendu 10 % plus cher qu'un saucisson classique.
Mais Bernard Gaud est persuadé du bel avenir de son produit qui devrait dépasser le cadre de son entreprise dont la capacité est de 200 tonnes. Son idée : vendre ses brevets à des industriels français et étrangers. La présentation du produit au prochain Sial (sur le pavillon Rhône-Alpes) devrait rapidement le fixer sur la question. Bernard Gaud, ancien directeur général de Yoplait, qui a racheté l'entreprise en 2004 n'est pas un débutant en matière d'innovation. Il compte déjà à son actif le lait maternisé Candia croissance et le Petit Filou à sucer.