Aller au contenu principal

Le retour du T-bone steak laisse les bouchers de marbre

Les artisans bouchers se sentent peu concernés par le relèvement de l'âge de retrait de la colonne vertébrale des bovins. Même sentiment du côté de la restauration grill.

« Une fausse bonne nouvelle». C'est ainsi que les bouchers perçoivent le retour de la viande de bœuf à l'os. La proposition de la Commission, qui doit encore être examinée par le Parlement européen et être formellement adoptée dans « les deux prochains mois», vise à relever de 12 à 24 mois la limite d'âge au-delà de laquelle la colonne vertébrale doit être retirée de la consommation. « Cela n'aura pas de conséquence significative, affirme Cécile Mousset, à la Confédération française de la boucherie, boucherie charcuterie, traiteur (CFBCT). La très grande majorité de l'approvisionnement des bouchers est constituée d'animaux beaucoup plus âgés, de 30, 36 ou 42 mois». En fait, la viande de bœuf à l'os, tels que le «T-bone steak» ou le « bifteck à la florentine», n'est « ni au goût du consommateur, ni une pratique des professionnels en France». Ces derniers verraient d'un meilleur œil la suppression pure et simple de la mesure de retrait, ou tout au moins le déclassement des os de la colonne vertébrale de la catégorie des déchets à haut risque.

«ça tue le filet»

Les restaurants Hippopotamus ne se sentent pas non plus concernés par la nouvelle. Leur cahier des charges fixe l'âge minimal des bovins autour de 30 à 36 mois, question de tendreté de la viande. « Même avec un maximum de maturation, le jeune bovin n'est pas aussi tendre qu'une vache de 4 ans, souligne Didier Patin, directeur technique chez Hippo. Les bouchers ne sont de toute façon pas trop pour le T-bone steak. Il tue le filet et casse le rendement en viande».

Même indifférence du côté de La Boucherie. L'enseigne n'imagine pas de remettre le T-bone steak à sa carte, d'autant plus qu'elle a trouvé une parade. « Le faux-filet avec os a pris la relève avec succès, se félicite Jean-Jacques Labrunie, dirigeant de la filiale d'approvisionnement Caviar. D'après moi, le consommateur aura du mal à accepter un os vertébral dans son assiette».

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio