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Le retour des bovins britanniques se fera par étapes

Les Britanniques restent sceptiques sur la reprise des exportations bovines vers l'Hexagone. Des réticences restent à lever, notamment chez les professionnels français. Suite de notre reportage en Grande-Bretagne.

A quand le retour des vaches britanniques en France ? Bien malin qui pourrait le dire, conviennent nos interlocuteurs britanniques. Pour ce qui concerne le marché domestique, l'essentiel du chemin est fait. Le 7 novembre 2005, les bovins britanniques de plus de 30 mois seront à nouveau autorisés à la consommation au Royaume-Uni. Le reste de l'Union européenne devrait suivre dans la foulée. Mais, le Meat and livestock commission (MLC) reste prudent quant à la reprise des exportations vers l'Hexagone.

« Depuis deux ans, nous menons des tests sur la perception de la viande britannique en France», précisent les responsables de cet organisme chargé de la promotion du produit. « Les réticences sont encore grandes, même si la situation s'améliore. Il y a 10 ans, 100 % des consommateurs disaient non au bœuf britannique. La proportion était de 80 %, il y a 5 ans, même pour l'agneau. Aujourd'hui, plus de la moitié des Français dit oui. Mais, les bouchers traditionnels ont encore une réaction de défense. Les responsables de magasins, les acheteurs de la grande distribution sont toujours réticents. Avant de parler du prix, leur réponse est non. Quand on aborde cette question, un intérêt commence à se faire sentir ».

20 000 tonnes à l'export

En 2006, le Royaume-Uni prévoit d'exporter environ 20 000 tonnes de viande bovine issue d'animaux de plus de 30 mois. Des flux d'animaux plus jeunes existent déjà depuis l'abattoir St Merryn vers les Pays-Bas, la Belgique et l'Italie. Sur le marché britannique, les experts du MLC tablent sur l'introduction en 2006 de 160 000 tonnes sur les 180 000 tonnes disponibles. La répartition serait de 45 000 tonnes dans les rayons frais et surgelés de la grande distribution, 64 000 tonnes pour l'élaboration de préparations à base de viande destinées aux GMS, 19 000 tonnes de bœuf frais et surgelé vers la restauration hors domicile, 32 000 tonnes pour l'élaboration de préparations à base de viande en RHD.

Un important travail a été entrepris pour développer toute une série de contrôles et procédures permettant la réintroduction des bovins âgés dans la chaîne alimentaire. Trois laboratoires implantés à Teddington, Runcorn et Edimbourg ont la capacité de réaliser un million de tests ESB par an et de délivrer les résultats aux entreprises en moins de 24 heures. Les protocoles en abattoirs sont développés par le Meat and hygiene service (MHS). Ils sont liés à des exigences supplémentaires dans les unités d'abattage et de découpe. Plus de 160 abattoirs ont formé leur personnel au prélèvement des échantillons cérébraux par la Veterinary laboratory agency (VLA). Les contrôles sur les cuirs et les abats ont été mis en place dans les abattoirs et sur les marchés des cuirs. Des essais complets de tous les protocoles et procédures ont été effectués dans des sites pilotes, représentant les différentes tailles d'établissement du pays. Chaque abattoir est soumis individuellement à des essais avant d'être formellement agréé pour l'abattage de bovins de plus de 30 mois destinés à la consommation.

La production bovine britannique disponible pour l'exportation est issue d'élevages qualifiés dans le cadre du programme Farm assured british beef and lamb (FABBL), contrôlé par un organisme certificateur officiellement accrédité. FABBL concerne les trois quarts du cheptel britannique. Les contrôles portent sur la traçabilité (bouclage, passeports), les soins vétérinaires (enregistrement des traitements et vérification des délais de retrait), l'alimentation compléments et liste d'ingrédients et le bien-être des animaux (contention, équipement, propreté).

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