Le rendez-vous d’Annecy
La France, présidente de l’Union européenne jusqu’à la fin de l’année, saura-t-elle répondre aux attentes que cette position suscite au sein du monde agricole et des métiers de la transformation ? L’ardeur affichée par les ministres des 27 à défendre la politique agricole commune lors du conseil informel des ministres d’Annecy en ce début de semaine (lire ci-contre) sera observée à la loupe. Les producteurs des secteurs aidés et qui en ont besoin, comme ceux de l’élevage-viande, seront particulièrement attentifs à un éventuel infléchissement des positions des pays traditionnellement hostiles à la PAC. La manifestation de Clermont-Ferrand, mardi dernier (entre 15 000 et 20 000 personnes, un chiffre considérable pour un rassemblement agricole de nos jours) montre l’ampleur du désarroi des éleveurs français, de bovins et d’ovins. Il faudra être convaincant pour faire entendre cet « appel à la solidarité » à des interlocuteurs qui n’ont guère de culture en matière d’élevage extensif. Le rendez-vous d’Annecy est sans doute le plus important du séjour de Michel Barnier rue de Varenne. Un mandat jugé sévèrement cette semaine par nos confrères de Challenges (ils accordent au ministre de l’Agriculture tout juste la moyenne, soit la 15 e note du gouvernement). L’hebdomadaire juge l’action de réforme de l’État entreprise par la rue de Varenne bien sévèrement. Si ce vaste toilettage suscite des inquiétudes compréhensibles dans certains corps de la fonction publique, on ne peut honnêtement pas reprocher au ministre d’avoir résolument engagé la nécessaire réforme de son administration. Mais en cette rentrée, c’est bien sur ses capacités à convaincre ses partenaires européens que Michel Barnier sera noté.