Le régime sucre européen est mis en difficulté à l’OMC
Quarante ans après sa mise en place, et sans avoir été remise en cause jusqu'ici, l'OCM (organisation commune des marchés) sucre européenne vit des moments difficiles. Le premier coup de semonce a été tiré le 15 juillet dernier, avec l'annonce d'un projet de réforme radicale. La situation s'est encore assombrie mercredi, avec la remise d'un avis d'un comité d'experts de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) faisant suite à une plainte déposée en août 2003 par le Brésil, l'Australie et la Thaïlande sur les subventions européennes aux producteurs de sucre. Le collègue d'experts a donné raison à ces trois pays hostiles aux subventions dans un rapport intérimaire toutefois susceptible d'appel de la part de la Commission.
Les réactions des pays en développement sont enthousiastes . Quant à l’Union, « nous allons étudier attentivement le rapport intérimaire ainsi que nos options dans ce conflit», a indiqué Arancha Gonzalez, porte-parole du commissaire européen pour le commerce Pascal Lamy. Une option très crédible pourrait être l'appel de la Commission. La manœuvre permettrait de gagner du temps jusqu'à la mise en place de la réforme décidée en juillet et prévue pour débuter dans un an.
Si cette fronde contre les subventions européennes l’emportait, « ce ne serait pas une bonne nouvelle » a estimé Dominique Ducroquet, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves. « Mais elle ne créerait pas de panique. Attendons le rapport définitif qui sera publié à l'automne, car lui seul fait autorité», poursuit-il. « C'est ce rapport définitif qui est le plus important », ajoute Hubert Chavannes, secrétaire général de la Confédération internationale des betteraviers européens. Si la Commission européenne fait appel, la décision ne sera pas prise avant février 2005.