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Le rebond après la glissade

Crise économique, baisse du pétrole, amélioration du climat aux États-Unis et stock record d’huile de palme en Malaisie se sont ligués pour conduire au brutal décrochage du marché des oléagineux. Aujourd’hui, la reprise se profile sur des bilans toujours serrés.

Il est rare qu’une campagne de soja démarre avec un bilan aussi tendu que celui de 2012-2013, au moins pour le premier semestre.
Les États-Unis accusent pour la quatrième année une baisse de production. Après une petite récolte 2011, la production américaine de soja va chuter de façon significative. Selon le rapport USDA du 12 septembre, la récolte 2012 s’élèverait à peine à 71,69 millions de tonnes (Mt). Or, l’Amérique du Sud a connu une très mauvaise récolte 2012 et le stock de report 2011-2012 est très faible. 2012-2013 a donc démarré avec des ressources très insuffisantes face aux demandes qui continuent de croître.
Les importateurs, conscients de la gravité de la situation, se livrent une rude concurrence pour en acquérir le plus et le plus tôt possible. Le rythme des ventes de graines de soja américaines à l’étranger s’est accéléré ces dernières semaines. Mi-septembre, près des trois quarts du volume prévisionnel des exportations américaines étaient déjà engagés ou expédiés.
Les prix du soja ont connu de fortes hausses, quasi ininterrompues, depuis le début de la campagne. À Chicago, de juin à septembre, les cours des graines et des tourteaux ont augmenté de plus de 30 % ! À 650 dollars/t fin août, les records historiques des graines de soja ont été largement battus au CBoT.
Ces derniers jours en revanche, les prix baissent sensiblement. Ils ont sans doute grimpé trop vite, au-delà des niveaux qui reflètent les fondamentaux. Dans ces conditions, les moindres facteurs adverses produisent l’effet inverse. C’est l’annonce de rendements du soja meilleurs que prévu, couplée avec l’accélération des ventes des farmers, qui explique cette baisse. S’y ajoutent les baisses de l’huile de palme et du pétrole.

Des fondamentaux haussiers

Si la réaction actuelle du marché est sans doute excessive, l’essentiel à retenir est que les fondamentaux demeurent globalement haussiers. Sachant que la source américaine va être très vite asséchée, les regards se tournent vers l’Amérique du Sud. Heureusement, les nouvelles y sont plutôt rassurantes. Étant donné le niveau très attrayant des prix du soja, les producteurs seraient prêts à lui consacrer beaucoup de leurs terres. Les surfaces de soja sud-américaines de la récolte 2013 pourraient augmenter de 5 millions d’hectares par rapport à cette année.
Si ces prévisions étaient exactes, et si les conditions climatiques étaient au rendez-vous, la production de soja sud-américaine pourrait franchir la barre des 150 Mt, un volume jamais réalisé, et contribuer à réduire la forte tension qui règne actuellement sur le marché.
C’est l’espoir que nourrissent beaucoup de pays consommateurs-importateurs. Mais le soja sud-américain ne sera pas disponible avant mars-avril l’an prochain. De plus, le chemin vers l’accès à cette marchandise est encore parsemé de nombreuses incertitudes.
Les perspectives d’une détente durable en seconde partie de la campagne sont plausibles mais d’ici là, il va falloir patienter et gérer au mieux la pénurie.

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