Le rapport USDA fait plonger le marché
Période du 7 au 13 novembre. Sous l’influence des récentes annonces du rapport de l’USDA, le soja décroche fortement et le colza suit pour retrouver son niveau de début octobre. Même le tournesol qui semblait figé accuse une baisse assez nette. Malgré quelques hésitations, la baisse du prix du soja entamée ces dernières semaines s’est accélérée à partir de vendredi dernier avec la publication d’un rapport du ministère américain de l’agriculture (USDA) particulièrement attendu par les opérateurs. L’USDA a en effet revu à la hausse de 3 millions de tonnes la récolte aux Etats-Unis, la faisant passer de 77 à 80 millions de tonnes soit le double de ce qu’avait anticipé le marché. Dans le même temps, le stock mondial de fin de campagne estimé passe à 60 millions de tonnes contre 57,5 le mois dernier. La réaction du marché a été immédiate et la chute a été accélérée par la liquidation massive des positions des fonds de pension qui s’inquiètent également de la santé de l’économie mondiale.
Les regards se tournent vers l’Amérique du Sud
Une fois cette information digérée, les marchés devraient reprendre ou se détendre à nouveau en fonction des informations en provenance de l’Amérique du Sud. En effet même si l’Amérique du Nord enregistre finalement une récolte moins faible qu’attendue, le marché pour s’équilibrer aura tout de même besoin de l’importante récolte annoncée en Amérique du Sud. Le marché sera donc rythmé dans les semaines qui viennent par les bulletins météo en provenance du Brésil et de l’Argentine. Dans ce pays, le volume des pluies tombées depuis août atteint le record des dix dernières années. Les récoltes de blé sont retardées, les semis de maïs aussi à cause de l’impossibilité d’entrer dans les champs détrempés.
Ainsi les sojas, plus tardifs, prennent eux aussi du retard : 4 % sont semés, contre 13 % l’année dernière. La conclusion ne sera connue qu’en fin d’année : si le temps redevient sec dans les semaines à venir, les surfaces pourraient s’étendre sur celles perdues en maïs. Inversement, si les précipitations perdurent, les surfaces espérées ne pourront pas être atteintes, comme le prévoient dès à présent certains analystes locaux.
Récoltes repoussées au Brésil
Au Brésil, les pluies améliorent les lits de semences, mais elles retardent aussi les semis : les récoltes seront donc repoussées, laissant d’autant plus longtemps les États-Unis comme seule origine d’exportations.
Aux USA, la demande s’affaiblit légèrement, mais elle reste en avance par rapport aux années précédentes : 26 millions de tonnes sont déjà vendues sur un disponible exportable de 29 millions de tonnes! La demande intérieure, elle, profite toujours de marges intéressantes, malgré un prix de l’huile qui s’effondre, emporté par la chute du prix de l’huile de palme à un niveau historiquement bas.