Le projet d’abattoir de Marvejols sur les rails
Un nouvel abattoir va sortir de terre à Marvejols (Lozère). Son financement vient d'être bouclé. L'outil doit être opérationnel dans deux ans. Il nécessite 5 millions d'euros d'investissement. « La capacité de production est basée sur les volumes actuels, inférieurs à 4 000 tonnes, précise Olivier Racaud, chargé de mission au conseil général de Lozère. Mais, un éventuel agrandissement est prévu dans la conception. On veut par ailleurs suivre la norme Haute qualité environnementale, récupérer les eaux de pluie, effectuer un prétraitement des effluents. »
La gestion de l'établissement sera confiée à une Société d'économie mixte (Sem). Une majorité de fonds publics (55 %) est prévue au capital. Participent également les coopératives Cobevial et Cemac, en cours de fusion, Unicor, ainsi que deux distributeurs, Champion et Hyper U, le syndicat des commerçants en bestiaux, des artisans bouchers. « C'est un projet de filière, qui mêle le public et le privé », souligne Olivier Racaud.
La volonté du Conseil général est de sauver deux abattoirs en Lozère. Celui de Marvejols est orienté vers les gros bovins (55 % des volumes), l'agneau (25 %), le veau de boucherie et un peu le porc. L'autre à Langogne (4 500 tonnes) est surtout spécialisé en porc (80 %), auquel s'ajoute du veau de boucherie. Un autre outil existe à Saint-Chely-d'Apcher (600 tonnes), mais il est en grosses difficultés financières.
Une orientation qualité
Une spécificité de l'abattoir de Marvejols est de traiter 55 % de viande sous signe officiel de qualité. Ses produits phares sont la viande bovine Fleur d'Aubrac et l'agneau de Lozère Elovel, tous deux sous Identification géographique protégée (IGP), ainsi que le Bœuf fermier Aubrac, estampillé Label Rouge. Cobevial, par l'intermédiaire de sa filiale Languedoc Lozère Viande, est le principal utilisateur (70 % de l'activité). Une quinzaine de bouchers abatteurs fréquentent aussi l'établissement. Ces derniers traitent 80 à 150 tonnes chacun.
En progression de 100 à 150 tonnes par an, l'outil a apporté la preuve de sa solidité. Les précédentes crises ne l'ont pourtant pas épargné. En 1998, les volumes sont même tombés à moins de 1 800 tonnes. Construit par étages en 1956, mis aux normes en 1996, l'abattoir de Marvejols a toutefois pris un coup de vieux. Son avenir est lié à la race aubrac. Les prévisions font état d'une baisse des effectifs en génisses dans les trois ou quatre prochaines années. Un rattrapage est espéré avec les jeunes vaches et vaches adultes.