Le prix du cochon devrait rester sous pression
« Garder le prix du porc au-dessus d'un euro le kilo me paraît ambitieux », a confié mercredi Yves Trégaro, chef de la Division Etudes et Prospectives de l'Office de l'élevage. L'économiste a livré ses prévisions pour l'année en cours, à l'occasion de la sortie du « Marché des produits laitiers, carnés et avicoles en 2006 ». Ce document de référence a été longuement épluché, lors d'une réunion le même jour du Conseil de direction plénier de l'office. L'ex-Ofival table sur une baisse des prix du porc dans l'Union européenne comprise entre 5 et 10 % en 2007. « Février correspond à une période assez défavorable, après les promotions en grandes surfaces du mois de janvier, a-t-il rappelé au cours d'une conférence de presse. Les fêtes du carnaval aux Pays-Bas et au Danemark vont ralentir l'activité des abattoirs pendant une semaine. Cela entraînera l'arrivée d'importants volumes sur le marché. »
Les producteurs de porcs doivent donc s'attendre à vivre des moments assez difficiles en 2007. Avec une année moyenne voire mauvaise, les problèmes liés à la mise en place de la nouvelle grille de paiement risquent d'exacerber les tensions au sein de la filière (lire notre édition du 26/1). La production est sur une pente ascendante dans l'Europe des Quinze.
Le poids des Etats-Unis
C'est le cas en Allemagne, au Danemark, en Italie. Elle est plutôt stable en Espagne et au Royaume-Uni. Sur le plan mondial, le contexte est lourd aux Etats-Unis, avec une hausse de la production et une baisse des prix. Le Brésil a des chances d'effectuer un retour en force sur la Russie, l'épisode de la fièvre aphteuse étant passé. Cela devrait nuire aux exportations européennes, lesquelles pâtissent également d'une parité défavorable entre l'euro et le dollar. Dernier élément, et non des moindres, le prix de l'aliment semble durablement élevé.
Le rapport 2006 de l'office tire un bilan peu flatteur de notre commerce extérieur porcin. Le solde s'est réduit de moitié en valeur sur un an (-54,9 M d'e). Les échanges de porcs vivants ont été dynamiques l'an dernier, avec un accroissement des exportations de 4,5 % et des importations de 12 %. Après avoir fortement progressé l'année précédente, les ventes vers les pays du Nord (Allemagne et Pays-Bas) ont plutôt diminué. Celles à destination du Sud (Espagne, Italie) se sont nettement accrues. Le solde du commerce extérieur des viandes fraîches et congelées a diminué. Après avoir dépassé 100 000 tec en 2004 et 2005, il s'établit à 81 900 tec en 2006, conséquence à la fois d'un recul des exportations (-1,9 %) et d'une inquiétante croissance des importations (+6,3 %), à un niveau record (363 500 tec). « Les volumes importés augmentent en viande fraîche, congelée et en produits transformés, essentiellement d'Espagne », s'est inquiété Yves Trégaro. L'ensemble du rapport est disponible sur internet (www.office-elevage.fr).