Le poulet export, plus robuste qu’on ne le croit
Selon Francis Ranc, représentant des exportateurs de volaille, l’Office de l’Élevage est allé un peu vite en prédisant, dans ses perspectives 2008, un fléchissement des ventes de poulet sur pays tiers. « Tout au contraire, proteste-t-il, Tilly-Sabco sort de ses problèmes et Doux continue à se battre ». La reprise des exportations de poulet congelé en 2007 après la grippe aviaire est liée au fait que les restitutions ont significativement augmenté de 30 à 50 euros, souligne-t-il, sûr que la Commission va continuer à accompagner les exportateurs en fonction de la « réalité des marchés », c’est à dire le coût des matières premières et la parité euro/dollar. L’Office appuie son pronostic sur une baisse tendancielle du volume sur pays tiers au rythme annuel de 4,8 % en moyenne depuis 1998. Le décalage de 11,5 % mesuré entre 2005 et 2007 corrobore cette tendance. Il suppose aussi que les opérateurs de la filière « grand export » anticipent la réduction partielle ou totale des restitutions à l’exportation octroyées par l’UE dans le cadre des négociations à l’OMC en réorientant progressivement leur activité vers d’autres marchés ou d’autres produits. Francis Ranc s’insurge contre la « pensée unique » voulant que les restitutions soient condamnées. Il reporte cette hypothèse à 2014, année où le résultat des négociations multilatérales, si elles aboutissent, coïnciderait avec un nouveau cycle budgétaire de la PAC. En attendant, fait-il remarquer, l’UE reste en dessous des plafonds autorisés de 180 000 tonnes et 90 millions d’euros d’exportations aidées.