Le poulet du Gers ne perd pas trop de plumes
Le gros travail de communication d'Avigers (Association avicole du Gers), qui a permis au poulet fermier du Gers de se hisser aujourd'hui au deuxième rang national des poulets les plus connus, avec une notoriété assistée de 39 % (+ 7 % par rapport à 2004, selon une étude BVA de novembre 2005), et une hausse des ventes de 10 % de janvier à septembre 2005, entraînant une progression équivalente des mises en place, ont permis à la filière volailles fermières du Gers de limiter la casse, malgré la crise de la grippe aviaire d'octobre dernier. « L'influenza aviaire nous a fait perdre toute notre avance, c'est pour cela que nous terminons notre exercice pratiquement à l'équilibre par rapport à l'année précédente », confie Christian Laforêt, président d'Avigers.
Une production en hausse avant la crise
Dès la première crise d'octobre, qui a entraîné une baisse des ventes de 25 à 30 %, Avigers a réorienté sa communication, tout d'abord en diffusant des affiches et des dépliants sur le thème « C'est un Gers, c'est sûr », dans les colis de poulets et par l'intermédiaire des commerciaux de Gastronome, structure d'abattage et de commercialisation. Puis, dès qu'il y a eu un mieux sur le plan commercial, en communiquant sur ce thème dans la presse quotidienne. « Notre site Internet, qui reçoit 2 000 visites par jour, nous a également permis de réaliser un fichier d'adresses de 16 000 personnes, auxquelles nous avons demandé ce qu'elles pensaient de l'enfermement des volailles en cette période de crise, indique Pierre Buffo, directeur d'Avigers. 64 % ont répondu qu'elles trouvaient cela rassurant, d'où notre décision de confiner rapidement nos bêtes». Le confinement pourrait devenir la règle à chaque période migratoire, pour des raisons de sécurité sanitaire, mais les éleveurs veilleront à ce que ce principe de précaution ne mette pas à mal la qualité de leur production.
Quoi qu'il en soit, la filière a aujourd'hui décidé de réduire de 25 % ses mises en place de poulets, pour s'adapter aux besoins des abattoirs. Gastronome, en effet, possède 750 tonnes de stocks de poulets gersois en congélateurs et congèle encore actuellement 20 % de la production chaque semaine. Une nouvelle campagne de communication est envisagée, mettant en avant les éleveurs « Si le Gers est fier de ses poulets, c'est d'abord parce qu'il est fier de ses éleveurs ».. Philippe Martin, président du Conseil général du Gers a annoncé qu'une aide de 250 000 euros serait apportée à la filière, en hausse de 66 % par rapport à celle de 2005. Les éleveurs devraient, quant à eux, se restructurer. Trois groupements existent aujourd'hui et pourraient, d'ici peu, ne faire plus qu'un.