Le port de Rouen subit la dégradation de l’export
Senalia, qui représente approximativement 50 % du trafic en céréales du port autonome de Rouen, premier port céréalier français a tenu son assemblée générale le 9 janvier et devait dresser, à cette occasion, un bilan de campagne reflétant l’évolution très défavorable de ses chargements de céréales durant la première partie de la campagne 2007-2008, reflétant la baisse générale de nos exportations du secteur depuis le début de la campagne. On connaît les causes et les effets de cette situation qui met à mal l’activité des grands ports céréaliers, à commencer par Rouen. Ce dernier a enregistré en 2007 un trafic maritime de 22,2 millions de tonnes (Mt) en baisse de 4,6 % en raison principalement d’une rétraction des échanges de produits pétroliers raffinés et des exportations de céréales. Celles-ci se sont élevées à 5,2 Mt soit une baisse de 9 %.
La deuxième moitié de la campagne 2006-2007, correspondant au 1 er semestre 2007, avait été relativement satisfaisante avec des sorties de 3,12 Mt, toutes céréales confondues. Il n’en a pas été de même pour le 2 e semestre, avec seulement 2 Mt chargées. Les responsables du port autonome et encore plus ceux de Senalia espèrent bien que la conjoncture va s’améliorer en cette fin de campagne. Rouen compte surtout sur sa compétitivité pour les ventes sur le continent africain, en particulier le Maghreb dont la proximité réduit les coûts de fret. Ce sont d’ailleurs ces destinations et les chargements vers l’UE qui ont fait l’essentiel de l’activité céréalière du port autonome ces derniers mois. Les autres vracs solides ont connu des résultats contrastés avec une hausse des granulats et des oléo protéagineux et une baisse des charbons, des engrais et du malt.
Adapter le port aux gros navires
Ces résultats conjoncturels décevants n’empêchent cependant pas les dirigeants du port de Rouen, soutenus par les utilisateurs, de poursuivre l’important projet d’approfondissement de son chenal en Seine pour permettre d’adapter le trafic du port à l’évolution de la charge des navires « handy max » qui va couramment vers les 50 000 t. Le tirant d’eau de ces gros porteurs se contente difficilement des 10 m de profondeur du chenal ; le plus gros chargement effectué cette année a porté sur 35 000 t d’orge.
Le projet proposé consiste en un approfondissement d’un mètre. Son coût est estimé à 185 millions d’euros. Sa réalisation, prévue pour 2012 serait profitable non seulement au trafic céréalier mais à tout les transports en vrac, notamment liquide. Le port de Rouen va clore ce 9 janvier le débat public mené avec toutes les parties concernées, en particulier les élus locaux, sur l’impact économique et écologique de l’opération.