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Le port de Dunkerque parie sur l'essor des fruits et légumes

Le premier port sucrier français a décidé de diversifier son activité agroalimentaire vers les fruits et légumes. Opération réussie : en 2005, Dunkerque est devenu le premier port français pour les fruits

Avec un trafic de 53,3 millions de tonnes pour un chiffre d'affaires de 70 millions d’euros et 60 millions d’euros d'investissements sur deux ans, le port de Dunkerque vient d'établir un nouveau record en 2005, grâce notamment aux hydrocarbures. C'est ce qu'ont annoncé le 5 janvier dernier François Soulet de Brugière, président et Jean-Claude Terrier, directeur général du port. Les produits agroalimentaires ne représentent pas plus de 2 millions de tonnes. Des flux modestes qui n'en sont pas pour autant négligés par Dunkerque qui veut se donner de plus en plus l'image d'un port multispécialiste. Dunkerque s'est toujours fortement appuyé sur les hydrocarbures (14,1 Mt) avec la raffinerie de Flandres de Total, ainsi que sur les charbons et minerais, activité générée par la présence d'Arcelor (21,9 Mt). La diversification de ses activités est en marche depuis le développement de l'activité conteneurs et le développement du trafic roulier(8,85 Mt).

Du côté agroalimentaire, Dunkerque ne peut plus s'appuyer uniquement sur les céréales et le sucre, mais parie désormais sur l'essor de la banane et des fruits et légumes. En 2005, Dunkerque était le premier port français d'importation de fruits avec 340 000 t de bananes importées, essentiellement des Antilles et du Surinam (40 000 t). Hormis la banane, c'est environ 20 000 t de fruits et légumes qui ont ainsi transité à Dunkerque, où plus de 15 M Eur ont été investis par les opérateurs privés.

Il s'agit notamment du groupement de producteurs antillais Banalliance ainsi que de Dunfrost et de Dunfresh (groupe belge Conhexa). Le logisticien hollandais Dailyfresh logistics ouvrira également dès cet été un entrepôt destiné au reconditionnement des fruits et légumes européens pour les grandes surfaces anglo-saxonnes. En outre, Dunkerque étudie la possibilité d'implanter un nouvel entrepôt bord-à-quai pour réceptionner des agrumes à partir de bateaux aux cales réfrigérées en provenance du Maghreb. D'ores et déjà, 20 000 t de fruits (essentiellement en provenance d'Amérique du Sud) ont transité par Dunkerque.

Le sucre, sujet d'inquiétude

Si le port a définitivement abandonné tout trafic de pommes de terre (excepté peut-être un courant d'exportation de plants à destination de l'Afrique du Nord), il n'en néglige pas pour autant de nouveaux trafics comme les féveroles à destination de l'Egypte (60 000 t) ou des produits d'alimentation animale (70 000 t).

En 2005, le trafic céréalier s'est redressé avec 1,2 Mt de céréales (+23%) via la Sica Nordcéréales, Silonor et Silo à Grains de Dunkerque (SGD) racheté par des opérateurs portugais. Comme la Sica, Silonor possède également une activité de stockage de céréales d'intervention (200 000 t) et travaille actuellement à un projet de développement de nouveaux trafics de tourteaux pour tenter de déloger Gand de ses positions dominantes. Du côté alcool, le « pipe » de la distillerie Ryssen devrait être ouvert dans quelques semaines permettant l'approvisionnement des installations à partir de la mer (Brésil et Russie notamment). Quant au groupe Total, il devrait initier un nouveau trafic d'éthanol expédié par camions vers la Grande-Bretagne.

Seul sujet d'inquiétude : le sucre. Dunkerque en a exporté jusqu'à plus d'un million de tonnes via son terminal TTS (85 000 t de stockage) dans le passé. En 2005, le premier port sucrier français en a exporté seulement 300 000 t, dont les deux tiers en sacs. La nouvelle OCM Sucre, ainsi que la restructuration des sucreries, ne seront pas sans conséquences sur l'activité des trois autres ports sucriers français. Calais pourrait bien perdre cette activité tout comme Le Havre. Seul Rouen pourrait rester à terme avec Dunkerque dans la compétition des ports sucriers français.

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